Action de grâce.
Le psalmiste rend grâce de trois manières : par le coeur, par la bouche et par l'action (Ps 9, 2-3).
Âge.
Le premier âge va d'Adam jusqu'à Noé.
Le deuxième de Noé jusqu'à Abraham.
Le troisième d'Abraham jusqu'à David.
Le quatrième de David jusqu'à la déportation à Babylone.
Le cinquième de la déportation à Babylone jusqu'au Christ.
Le sixième du Christ jusqu'à la fin du monde. Le sixième et le septième âge vont de pair, car c'est l'âge de ceux qui se reposent et de ceux qui travaillent ; et au terme de ces derniers aura lieu le huitième âge des ressuscités (Ps 6, 1).
Âme.
L'âme est une substance subsistante par elle-même, non par la matière. Elle est créée ou formée par Dieu (Ps 32, 15).
L'âme a deux parties : la partie sensitive et la raison supérieure (Ps 41, 6).
L'âme contient le corps, et elle en est le fondement ; et une partie de l'âme est une partie du corps (Ps 17, 9).
L'âme n'est pas créée par une créature, et elle agit librement. Elle ne périt pas non plus avec son corps (Ps 8, 6).
Notre âme a deux faces : l'une est tournée vers Dieu par la raison, l'autre est tournée vers la chair par la nature sensitive qui ne perçoit uniquement que les réalités corporelles (Ps 10, 6b).
La candeur de l'âme sanctifiée surpasse toute beauté corporelle (Ps 50, 9).
L'âme raisonnable ne peut plus modifier son jugement après la mort (Ps 6, 6).
L'âme unie à Dieu n'est pas souillée, au contraire elle est glorifiée (Ps 9, 26a).
L'âme s'élève vers Dieu de quatre manières : pour admirer l'élévation de sa puissance. C'est l'élévation de la foi ; pour tendre à l'excellence de la béatitude éternelle. C'est l'élévation de l'espérance ; pour adhérer à la bonté divine et à la sainteté. C'est l'élévation de la charité ; pour imiter la justice divine dans son action. C'est l'élévation de la justice (Prologue).
L'âme est aussi appelée temple de Dieu, parce que Dieu est adoré dans le temple et dans l'âme du fidèle (Ps 10, 5a).
Amour.
Aimer d'un amour de charité (diligere) est le propre des êtres raisonnables, tandis qu'aimer (amare) est universel (Ps 17, 2).
La charité la plus petite est l'amour le plus grand (Ps 37, 18).
La force de l'amour augmente l'ardeur de la recherche (Ps 26, 4).
Le propre de celui qui aime est de rechercher souvent la chose aimée (Ps 26, 8).
Ange.
Chez les anges, l'image de Dieu se découvre par un simple regard sur la vérité, sans le recours à l'investigation (Ps 8, 6).
Certains anges reçoivent immédiatement de Dieu l'illumination. D'autres anges sont instruits par ces derniers, comme les « anges des hiérarchies » moyennes et inférieures (Ps 23, 10).
Les anges qui ne sont pas envoyés sont qualifiés d'assistants de Dieu (Ps 44, 10b).
Les anges sont appelés les armes de Dieu, dont il se sert pour combattre les méchants (Ps 34, 2).
Apôtre.
Par cieux on comprend les Apôtres, dans lesquels Dieu habite comme dans les cieux (Ps 18, 2). Et on les appelle « cieux », parce qu'eux-mêmes surpassent tous les choeurs des saints, et illuminent toute l'Église (Ps 49, 6).
Ils sont aussi étoilés en raison de l'abondance de leurs venus (Ps 18, 2).
Ils sont lumineux par la doctrine et par l'exemple (Ps 18, 2).
Ils sont « empressés » dans l'obéissance et volubiles dans le discours de leur prédication (Ps 18, 2).
L'Apôtre, dans la mesure où il est « la nuit », c'est-à-dire vivant dans la chair et mortel, condescend à l'infirmité et à l'ignorance des gens incultes (Ps 18, 3).
Selon la vérité, les Apôtres sont appelés « jour », parce qu'ils profèrent la parole de la sagesse divine « au jour », c'est-à-dire aux parfaits (Ps 18, 3).
Les Apôtres sont appelés pierres précieuses à cause du prix de leur enseignement (Ps 20, 4).
Au sens mystique, les béliers ce sont les chefs du troupeau, c'est-à-dire les Apôtres (Ps 28, 2a).
Les fils de l'Église primitive sont les Apôtres et leurs successeurs (Ps 44, 17).
Ils sont appelés princes, parce qu'ils ont reçu les premiers les dons de l'Esprit-Saint, parce qu'ils furent et sont ceux qui gouvernent les Églises, parce qu'ils furent les premiers à être nos docteurs après le Christ (Ps 44, 17).
Les Apôtres sont appelés montagnes (Ps 45, 4).
Les Apôtres sont appelés « dieux » à cause de leur pouvoir judiciaire, et « puissants » à cause de leur constance dans la souffrance (Ps 46, 10).
Ils furent les protecteurs de tous les peuples (Ps 46, 10).
Apôtre Pierre.
Pierre obtint la primauté universelle de l'Église (Ps 44, 17).
Apôtre Paul
Paul obtint la primauté sur le monde entier quant aux nations païennes (Ps 44, 17).
Ministère des Apôtres.
Le ministère des Apôtres est de prêcher le nom de Dieu (Ps 44, 18).
Autel.
L'autel est dans le temple, et de même qu'il y a trois sortes de temples, il y a aussi trois sortes d'autels. Le premier est l'homme juste. L'autel de ce, temple est le coeur. L'autre temple est l'Église, et l'autel de ce temple est le Christ. Le troisième temple c'est Dieu lui-même, et l'autel de ce temple c'est la miséricorde de Dieu (Ps 25, 6).
L'autel signifie l'humanité du Christ (Ps 42, 4).
Voir aussi : Temple.
Avènement.
Désir du premier avènement.
Les raisons chez les anciens Pères :
une première raison est relative à l'exaltation de la nature humaine ;
une deuxième raison se fonde sur le fait que les captifs étaient libérés de la prison de l'enfer ou des limbes ;
une troisième raison est relative à l'humiliation du diable ;
une quatrième tient au fait que Dieu nous a pacifiés par la venue du Christ ;
une cinquième est relative à la jouissance qu'ils espéraient avoir avec la venue du Christ, en le voyant, en l'écoutant, en conversant avec lui.
Désir du second avènement.
Les raisons chez les modernes :
parce qu'alors nous serons glorifiés ;
parce que nous serons affranchis de toute peine ;
parce que nous serons affranchis de tout péché ;
parce que nous serons arrachés à l'emprise du diable ;
parce que nous serons libérés de la servitude du corps ;
parce que nous verrons Dieu face à face (Ps 12, 1).
Baptême.
Fonction.
Le baptême et la circoncision purifient l'âme de la faute originelle, mais le foyer demeure toujours (Ps 50, 7).
Éléments.
« Je me souviendrai de la terre du Jourdain et d'Hermoniim, de cette petite montagne. » Trois éléments figurant dans le baptême sont ici désignés. Par le Jourdain est désignée la descente des grâces dans le baptême. « Et de la terre », parce que par l'influx de la grâce la terre du coeur est fécondée. Hermon veut dire anathème, et signifie la renonciation que nous faisons au diable et à ses pompes au baptême (Ps 41, 7).
Voir aussi : Eau, Catéchumène, Psaume.
Béatitude.
Tous recherchent la béatitude mais diffèrent quant à la voie qui les y mène et quant à l'issue ; car certains y parviennent et d'autres non (Ps 1, p. 40).
Tous désirent tendre à la béatitude, à laquelle seuls les justes parviennent, parce qu'ils l'obtiendront en plénitude dans le futur, mais à présent de manière inchoative et en espérance (Ps 32, 12).
La béatitude de l'homme est en Dieu (Ps 1, 1).
La béatitude ne se trouve qu'en ceux qui ont l'espérance dans le Seigneur (Ps 39, 5).
La béatitude consiste en la vision plénière de Dieu, en la joie parfaite, dans les délices intarissables (Ps 15, 11).
La béatitude de l'homme c'est d'adhérer à Dieu. Ici-bas elle est imparfaite (Ps 32, 12).
Quelle en est la cause ? Est-ce la nature, le hasard, ou la puissance propre ? Non, mais c'est l'élection divine (Ps 32, 12).
La voie droite qui mène à la béatitude, c'est avant tout notre soumission à Dieu : par la volonté, en obéissant à ses commandements. Par l'intelligence, en méditant sans cesse (Ps 1, 2).
Les enseignements et les préceptes du Christ sont le chemin conduisant à la béatitude (Ps 15, 11).
Bienheureux est le chrétien dans la mesure où il est fils de la croix du Christ par la méditation (Ps 40, 2).
Par l'acte même de leur péché les pécheurs s'éloignent de Dieu et sont empêchés d'atteindre la fin, c'est-à-dire la béatitude (Ps 24, 4a).
Les opinions sur la béatitude sont diverses. Certains établirent la béatitude dans les biens matériels, tel Épicure. Certains dans les oeuvres de la vie active, comme les stoïciens. D'autres dans la contemplation de la vérité, comme les péripatéticiens (Ps 32, 12).
Beauté.
La beauté suprême est en Dieu lui-même, car la beauté est faite d'une force harmonieuse ; or Dieu est la forme elle-même informant toutes choses (Ps 26, 4).
Voir aussi : Christ, Homme.
Bénédiction.
Bénir, c'est dire du bien ; et dire du bien de Dieu, c'est le faire sien. C'est pourquoi dans la bénédiction de Dieu on comprend l'effusion de sa bonté (Ps 20, 4).
Pour Dieu, nous bénir, c'est causer sa bonté en nous. Pour nous, bénir, c'est reconnaître sa bonté qui nous fait du bien ; mais notre bénédiction ne lui ajoute rien. Cependant, nous devons le bénir pour les bienfaits reçus (Ps 27, 6 ; Ps 40, 14 ; Ps 44, 3).
Bénir le Seigneur (benedicere Domino), c'est célébrer la louange de Dieu ; mais bénir le Seigneur (benedicere Dominum), c'est faire du bien « en tout temps », c'est-à-dire dans le temps de l'adversité et de la prospérité (Ps 33, 2).
Biens.
Il y a un triple bien : le bien de la nature, le bien de la grâce et le bien de la gloire (Ps 40, 3).
Les biens spirituels sont au nombre de trois : confiance, réfection spirituelle, et connaissance intelligible (Ps 35, 8b).
Supériorité des biens spirituels.
Celui qui l'emporte, c'est le bien de la joie du coeur. Pour deux raisons : parce qu'il sera éternel, et parce qu'il est unique et simple (Ps 4, 9).
Les biens matériels.
Les biens du monde ne sont bons que dans la mesure où ils servent matériellement à la vertu (Ps 36, 16).
Bons, justes.
Les bons adhèrent radicalement aux réalités spirituelles et aux biens divins (Ps 1, 4).
Le juste est affermi surtout par Dieu, parfois dans les réalités temporelles, dans la mesure où elles sont utiles pour son salut, mais toujours dans les réalités spirituelles, et cela par la grâce intérieure. Semblablement par de bonnes paroles et de bons exemples comme celui de la croix (Ps 36, 17).
Quatre dispositions conviennent aux bons. D'abord, qu'ils préfèrent le salut de Dieu, qui est le Christ. Ensuite, qu'ils cherchent des actes de charité. Puis, qu'ils se réjouissent d'avoir trouvé le bien-aimé. Enfin l'action de grâce et la louange (Ps 39, 17).
Les bons haïssent ce qui regarde la nature sensitive (Ps 10, 6b).
Les justes ont l'intelligence du bien, en ce sens qu'ils possèdent seulement les biens qui sont utiles à la fin et non en vue d'autre chose (Ps 36, 16).
Le jeûne est cause d'humilité dans le juste (Ps 34, 13).
Le juste qui prie pour un autre n'obtient pas toujours pour lui. Et il est exaucé pour lui-même lorsque sa prière est méritoire (Ps 34, 13).
Celui qui est bon, et qui est exempt de maux, aura l'abondance des biens et la suppression des maux (Ps 7, 9).
Le sort des bons est comparé à la plantation d'un arbre, à sa fructification et à sa conservation (Ps 1, 3).
Les justes souffrent du péché des pécheurs par compassion (Ps 34, 14).
Le juste se maintient dans le bien pour quatre raisons : parce qu'il n'est pas entravé de l'extérieur ; par la stabilité des biens acquis ; parce qu'il est sans inquiétude ; par le repos acquis par le travail (Ps 4, 9-10).
Catéchumène.
« Quand viendrai-je, et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? » Ces paroles sont le propre de celui qui désire, et elles expriment le désir du catéchumène de recevoir le baptême (Ps 41, 3).
Châtiment.
Il y a un double châtiment. L'un est infligé en vue de l'extermination, et il est relatif à l'enfer (Ps 37, 2 ; Ps 9, 18). L'autre est infligé en vue de la correction (Ps 37, 2).
La cause de l'aversion est la colère de Dieu dans le châtiment du péché, et c'est le plus grand des châtiments (Ps 26, 9a).
La cause du châtiment est l'oubli de Dieu (Ps 9, 18).
Un châtiment infligé interroge celui qui se trouve dans les tribulations pour savoir s'il aime Dieu en vérité (Ps 10, 6a).
Le châtiment extérieur est très utile dans la mesure où on le supporte avec patience, mais lorsqu'il n'est pas patiemment supporté, l'homme s'affaiblit et se désespère, et le châtiment est alors nuisible (Ps 38, 11).
Dieu retarde parfois un châtiment afin que les prédestinés se convertissent, que les méchants manifestent davantage leur malice, et que ses jugements apparaissent justes (Ps 7, 9).
Dieu ne punit pas aussitôt les pécheurs, non point parce qu'il n'est pas juste ou puissant, mais parce qu'il est patient (Ps 7, 12).
Christ.
Le Christ est né du Père ayant la nature la plus élevée (Ps 18, 7).
Il est consubstantiel au Père, le même dans son essence (Ps 18, 7).
La marche du Christ s'entend de deux manières. Ou bien en tant qu'il procéda du sein de la Vierge dans sa nativité, ou bien en tant qu'il procéda de l'homme pour convertir l'homme, un tel et puis un tel (Ps 44, 5).
Il y a deux natures dans le Christ : la nature humaine qui est semblable à une mère, et la nature divine (Ps 41, 6).
Le glaive de Dieu c'est le Christ (Ps 7, 13).
Le nom du Seigneur c'est le Christ incarné (Ps 8, 2).
Le Christ est appelé fils par antonomase (Ps 9, 1).
Il est le fils de David selon la promesse (Ps 9, 1).
Le Christ est la montagne (Ps 10, 2 ; Ps 47, 2).
Le Christ est appelé droite de Dieu (Ps 16, 8).
La pupille de l'oeil signifie le Christ qui dirige (Ps 16, 8).
L'âme du Christ est un glaive acéré à deux tranchants grâce auquel le diable est anéanti (Ps 16, 14).
Le temple de Dieu c'est le Christ lui-même (Ps 17, 7).
Par soleil on entend le Christ (Ps 18, 6).
Le Christ est roi des anges (Ps 19, 3).
Le Christ est la main de Dieu (Ps 20, 9).
Le Christ a été appelé cerf. Le cerf signifie la nature humaine dans le Christ ; de même que le cerf traverse les buissons d'épines sans se blesser les pieds, ainsi le Christ a traversé cette vie présente sans aucune souillure. Pareillement le cerf sait très bien sauter ; ainsi le Christ est monté de la fosse de la mort à la gloire de la résurrection (Ps 21, 1).
L'âme du Christ, ce sont ceux en qui repose l'Esprit-Saint, c'est-à-dire les spirituels (Ps 21, 31).
Le rocher veut dire le Christ (Ps 26, 6a).
Par l'agneau c'était le Christ qui était surtout et plus expressément figuré (Ps 28, 2a).
Le Christ est « un petit de licornes », parce que selon la génération temporelle il fut un fils sans père (Ps 28, 6).
Le Christ est Tête et Corps de l'Église (Ps 29, 1).
Le Christ est lumière de la lumière et source de la vie (Ps 35, 10b).
« En tête du livre. » Le livre c'est le Christ. Le livre, c'est l'instrument dans lequel sont écrits les projets du coeur ; mais dans le Christ sont les projets de l'intelligence divine (Ps 39, 8).
Le Christ est lumière et vérité (Ps 42, 3 ; Ps 47, 1).
Le Christ est appelé autel de Dieu (Ps 42, 4). Le Christ est le Verbe de Dieu et sa plume (Ps 44, 2).
Le Christ fut roi, prêtre et prophète (Ps 44, 8).
Le Christ est le roi des rois (Ps 44, 15b).
Le Christ est notre véritable frère (Ps 48, 8).
Le Christ préfigure notre faiblesse (Ps 54).
Le nom de Jésus est la vraie espérance, parce que le salut est en lui-même (Ps 39, 5).
Le Christ fut engendré par la seule opération du Saint-Esprit (Ps 21, 7).
Le Christ a été tiré du sein de sa mère, car il a été conçu de manière extraordinaire, et né sans semence, la virginité de la mère ayant été préservée (Ps 21, 10).
Dans le Christ la chair a refleuri par sa résurrection, car il fut conçu de l'Esprit-Saint sans péché (Ps 27, 7).
Il n'y eut dans le Christ absolument aucune tache (Ps 14, 2).
On dit du Christ qu'il porte un cilice, parce qu'il s'est revêtu d'une chair non point pécheresse mais d'une chair semblable à celle du péché (Ps 34, 13).
Par sa nativité le Christ vint établir la paix entre Dieu et la nature humaine (Ps 45, 10).
Le Christ fut oint de l'huile de l'Esprit-Saint comme roi et comme prêtre. Il fut d'abord oint de l'onction de la grâce, ensuite de la gloire (Ps 26, 1).
Le Christ fut oint non avec de l'huile visible, matérielle, mais avec l'huile de l'Esprit-Saint (Ps 44, 8).
Il y a dans le Christ quatre sortes de beauté. La première est selon sa forme divine. La deuxième est la beauté de la justice et de la vérité. La troisième est la beauté de la conduite honnête. La quatrième sorte de beauté est la beauté du corps (Ps 44, 3).
L'âme du Christ a été retirée de l'enfer par Dieu (Ps 29, 4).
L'âme du Christ fut séparée de son corps dans la mort, bien qu'elle n'ait pas été séparée de la divinité (Ps 34, 17).
La volonté du Christ est comme la volonté du Père, et en tant qu'homme il accomplit la volonté du Père (Ps 15, 3).
Il accomplit ses volontés dans les saints qui sont sur sa terre, c'est-à-dire dans l'Église militante et triomphante (Ps 15, 3).
Le voeu du Christ fut de se donner pour le salut des croyants : et lui-même voulut cela en tant qu'homme (Ps 21, 26).
Le Christ s'est acquitté de ces voeux en se donnant à la Passion, et une nouvelle fois lorsqu'il donna son corps en nourriture pour ses fidèles (Ps 21, 26).
La tristesse appelée propassion, qui est un mouvement subit, fut dans le Christ (Ps 54, 3).
Bien qu'il y eût dans le Christ une crainte naturelle, elle ne fut pas telle qu'elle fasse fondre le coeur. Aussi faut-il l'entendre du Christ non quant à lui-même mais dans ses membres, qui sont véritablement le coeur du Christ, et qu'il aime avec prédilection (Ps 21, 15).
Le Christ a-t-il espéré ? Oui. Il a espéré la vie éternelle pour les autres, mais pour lui la glorification de son corps (Ps 15, 1).
Le Christ a joui de son libre arbitre au premier instant de sa conception, donc il a espéré dès ce moment (Ps 21, 10).
L'espérance du Christ n'a pas porté sur la béatitude éternelle en tant que bien futur et non acquis. En revanche il attendait la gloire de l'immortalité, la conversion des hommes, etc. Et par rapport à cela il espérait, bien que la vertu d'espérance ne lui ait pas été nécessaire (Ps 30, 2a).
Le corps du Christ n'a pas connu la corruption de la putréfaction ou de la décomposition, mais il a subi la corruption de la mort (Ps 15, 10).
Le Christ a placé sa tente, c'est-à-dire son corps dans le soleil, à savoir dans la Vierge Marie, qui n'a aucune obscurité de péché. Ou bien il a placé son corps dans le soleil, c'est-à-dire dans la clarté, car puisqu'il était invisible, il est devenu visible en ayant pris un corps ; parce qu'il a assumé un corps passible, parce qu'il s'est soumis au changement (Ps 18, 6).
Dans le Christ il n'y a pas d'infirmités dues a la faute, ou de souillure, car sa chair ne combat point contre l'esprit, mais il a éprouvé les infirmités corporelles, hormis le péché, pour nous ressembler (Ps 15, 7).
On ne trouve dans le Christ que l'infirmité corporelle à cause de sa passibilité (Ps 29, 3).
Le sommeil du Christ est préfiguré dans celui d'Adam (Ps 3, 6).
Le Christ a dormi profondément, parce qu'il s'offrit spontanément à la Passion (Ps 3, 6).
On parle du jeûne corporel du Christ dans saint Matthieu 4. On peut aussi parler du jeûne spirituel du Christ en tant qu'il désirait le salut des hommes. C'est le sens de sa parole prononcée sur la croix : « J'ai soif » (Ps 34, 13).
Sur le corps du Christ on construit continuellement ; et par la conversion des fidèles il sera consacré, lorsqu'il sera dans la gloire (Ps 29, 1).
Dans l'Église, le tabernacle principal est le corps du Christ. Il est le tabernacle, parce qu'en lui réside toute la plénitude de la divinité (Ps 45, 5).
La Glose distingue quatre sortes de ténèbres relatives au
Christ : de son humanité ;
des matières sacramentelles, dans lesquelles la puissance divine agit secrètement ;
le fait qu'il se cache dans la foi des croyants ; qu'il réalise quelque chose de
manière cachée par les méchants, qui sont les ténèbres (Ps 17, 16).
Il n'y eut pas de tristesse sensible dans la partie supérieure de l'âme du Christ ; cependant elle souffrait tout entière dans sa constitution naturelle, mais non en tant qu'elle était tournée vers Dieu (Ps 18, 6).
Avant sa Passion le Christ a souffert de trois choses : il a été rejeté, abandonné, et n'a pas été exaucé (Ps 21, 25).
Le Christ souffrira comme modèle de l'écrasement, afin de donner aux autres l'exemple de souffrir (Ps 28, 6).
Le Christ face à ses persécuteurs s'est comporté à la manière de celui qui ignore, c'est-à-dire en se taisant (Ps 34, 15).
Le Christ par sa Passion a mérité son exaltation dans la foi de tous les peuples (Ps 44, 8).
Effets de sa Passion :
Concernant les Apôtres.
Les Apôtres mangeront le sacrifice, c'est-à-dire le sacrement du corps et du sang du Christ, sacramentellement et spirituellement. Et il en résulte un triple effet : le rassasiement spirituel, la louange et la vie (Ps 21, 27).
Concernant les autres.
Il y a un triple effet : le premier est la connaissance divine à laquelle les nations accèdent par les Apôtres ; le deuxième consiste en la conversion au Christ. le troisième effet est manifesté à travers l'achèvement de l'oeuvre (Ps 21, 28).
Le verset : « Je bénirai le Seigneur en tout temps : toujours sa louange sera dans ma bouche » est chanté à sexte, lorsque le Christ a souffert et dont la Passion est pour nous cause de louange (Ps 33, 2).
Par la mort du Christ les pécheurs ont gagné deux biens : celui de la confession de leurs péchés et la confession de la vérité de la foi (Ps 29, 10).
La mort du Christ fut une dormition, puisque lui-même s'offrit à la mort, et ne mourut pas par la violence, mais par sa propre volonté (Ps 40, 9).
Utilité de son sang.
Son sang fut d'une souveraine utilité. Mais si le Christ n'était pas ressuscité aussitôt, et que sa résurrection eût été reportée jusqu'à la fin du monde, il n'aurait eu aucune utilité en lui, et il en aurait été de même si son corps avait été totalement corrompu (Ps 29, 10).
Bien que le Christ soit descendu en enfer, il n'y est pas descendu en tant que livré à la damnation, mais afin de délivrer ceux qui étaient dans la fosse (Ps 29, 4).
Le Christ en tant qu'homme n'a pas le pouvoir de ressusciter, mais bien selon la puissance de sa divinité, qui est la même dans le Père et dans le Fils (Ps 40, 11).
Si la résurrection du Christ n'avait pas eu lieu, c'est-à-dire s'il n'était pas ressuscité, et aussitôt, sa divinité n'aurait pas été crue ; et ainsi les hommes n'en auraient pas obtenu le bien salutaire (Ps 29, 10).
Le fruit de la résurrection du Christ c'est l'instruction de l'Église, et la foi avec laquelle l'Église confesse Dieu (Ps 34, 18).
En montant dans son ascension le Christ envoie l'Esprit-Saint aux disciples (Ps 18, 7).
Dans le royaume du Christ le joug est la loi de la charité et les liens sont les vertus (Ps 2, 3).
Le pouvoir appartient au Christ selon un double droit : par héritage et par mérite (Ps 2, 7).
Il régit le peuple avec un sceptre de fer, et cela pour signifier la discipline de la justice (Ps 2, 9).
Il y a deux jugements du Christ. Le premier est caché et se trouve dans l'ordonnance, en tant que Dieu permet aux bons de souffrir persécution de la part des méchants. L'autre sera manifesté au jugement dernier (Ps 9, 1).
La parole du Christ fut gracieuse, parce qu'elle imposait des choses faciles et promettait le repos ; parce qu'il s'exprimait d'une manière ordonnée et chaleureuse ; parce qu'il persuadait avec efficacité (Ps 44, 3).
Les paroles du Christ sont appelées flèches pour trois raisons. À cause de leur acuité, de leur vélocité et de leur capacité à atteindre des objectifs éloignés (Ps 44, 6).
Par le coeur du Christ on entend la Sainte Écriture qui révèle son coeur. Mais ce coeur était fermé avant la Passion, parce que l'Écriture était obscure ; mais elle est ouverte après la Passion, puisque ceux qui la comprennent a présent considèrent et discernent de quelle manière les prophéties doivent être interprétées (Ps 21, 15).
Sens de ce verset du Psaume 21, 2 : « Dieu, mon Dieu [...] pourquoi m'as-tu abandonné ? Loin de mon salut sont les paroles de mes fautes », et de ce verset de l'Évangile de saint Matthieu 26, 39 : « Père, s'il est possible, que ce calice passe loin de moi... » : Ces paroles du Christ en prière peuvent s'expliquer d'une double manière. D'abord, en ce sens que le Christ les a proférées comme s'il avait tenu la place des membres faibles de l'Église [...]. D'une autre manière, en ce sens qu'il proféra cette demande au nom de la faiblesse charnelle dans le Christ, laquelle, tout naturellement, craint et fuit la mort. On peut donc dire que s'il a demandé d'être délivré, ce fut en des mots qui provenaient, soit des membres dans lesquels la faute peut exister, soit de la chair du Christ dans laquelle se trouve une similitude de faute ou de péché (Ps 21, 2).
Le Christ a crié, bien qu'en tant que Dieu il soit celui qui exauce (Ps 29, 3).
Le Christ priait pour ceux qui étaient dans son sein, c'est-à-dire dans le secret de Dieu. Il priait pour les prédestinés (Ps 34, 13).
La sainteté fut à un degré unique dans le Christ (Ps 45, 5).
Le Christ fut le premier d'entre les bienheureux, et Adam le premier d'entre les méchants (Ps 1, p. 40).
Le Christ est avec nous d'abord par la ressemblance de la chair. Semblablement par sa conversation familière. De même, il habite en nous par sa grâce (Ps 45, 8).
Tous les hommes ont seulement la grâce par dérivation et participation, tandis que le Christ l'a de lui-même et en plénitude (Ps 44, 3).
Les vêtements du Christ peuvent être de deux sortes : son corps et tous les saints (Ps 44, 9).
Le Christ est la Tête de l'Église fondée au milieu des tempêtes des persécutions (Ps 3, 9).
La voie du Christ est la Vierge bienheureuse (Ps 17, 31).
Le Christ, l'Église et ses membres.
Relations :
Les choses qui concernent les membres, le Christ les dit de lui-même, pour cette raison que le Christ et l'Église forment un seul corps mystique ; conséquemment, ils parlent comme une seule personne : le Christ se transforme (transformat se) en Église et l'Église en Christ (Ps 21, 2).
Dans les membres du Christ, c'est-à-dire dans l'Église, on trouve des fautes et des péchés ; mais dans la Tête, c'est-à-dire dans le
Christ, il n'y a aucune faute, sinon seulement une similitude de péché (Ps 21, 2).
Le Christ et l'Église sont une seule personne (Ps 30, 1).
Ciel, cieux.
Les cieux matériels sont conçus pour nous faire découvrir la gloire de Dieu (Ps 18, 2) .
On appelle ciel le berceau de l'âme dans lequel Dieu repose afin de faire de sa création son ciel (Ps 10, 5a).
Confession.
Il y a trois sortes de confessions : de la foi, des péchés, de louange (Ps 9, 2).
L'efficacité de la confession est telle que non seulement quelqu'un obtient la rémission de ses péchés lorsqu'il se confesse en acte, mais encore lorsqu'il a le propos de se confesser. Donc la faute lui est remise avant qu'il ne se confesse. Mais si l'acte du propos cesse, son effet cesse également (Ps 31, 5).
Connaissance.
La connaissance de Dieu est donnée naturellement à tous (Ps 13, 1).
Si l'on parle de la connaissance de Dieu en soi, alors on ne peut pas penser qu'il n'est pas. Mais on peut dire qu'il n'est pas par rapport à nous, si on pense qu'il n'est pas tout-puissant, et qu'il ne s'occupe pas des réalités humaines (Ps 13, 1).
Deux choses sont nécessaires à la connaissance : la lumière et l'objet à connaître (Ps 42, 3).
Il y a une triple connaissance de Dieu : car cela peut s'appliquer à l'état de la cité de Jérusalem, à l'Église et à la gloire future. La première connaissance de Dieu est figurée et obscure ; et cette connaissance eut lieu dans l'Ancien Testament. Autre est la connaissance réelle, mais obscure et imparfaite ; et telle est la connaissance par laquelle Dieu est connu par la foi. Enfin, autre est la connaissance réelle, qui est parfaite et claire (Ps 47, 4).
Toute connaissance de la vérité, qui nous est nécessaire pour d'autres choses, doit se référer à la connaissance de la vérité des réalités divines (Ps 48, 4).
Contemplation.
Trois choses sont requises dans la contemplation. La facilité de contempler qui est signifiée par les ailes de la colombe, l'acte de la contemplation qui est signifié par le vol, et son effet qui consiste en la considération (Ps 54, 7).
Les obstacles à la contemplation sont principalement au nombre de deux : la préoccupation des affaires de ce monde et le péché (Ps 54, 8).
Conversion.
La conversion de l'âme à Dieu est un effet du sacrement de l'autel (Ps 21, 28).
Dieu se tourne d'abord vers nous en nous convertissant à lui (Ps 6, 5).
L'homme ne se convertit que par les menaces (Ps 7, 13) et au temps de la tribulation (Ps 9, 10).
Il faut d'abord que l'homme voie ce à quoi il doit se convertir ; puis celui à qui il doit se convertir ; enfin, il y a l'espérance (Ps 39, 4b).
Cosmologie.
Perturbations de l'air.
On distingue une triple perturbation : elle se situe dans les
vents, dans les nuages et dans les tonnerres.
La perturbation dans les vents : leur cause effective, leur matière et leur mode (Ps
17, 11b) ;
la perturbation dans les nuages (Ps 17, 12-13) ; la perturbation dans le tonnerre (Ps
17, 14).
Pluies (Ps 17, 12, etc.).
Tremblements de terre.
Leur cause, leur matière et leur durée (Ps 17, 9).
Vapeurs, exhalaisons, fumée, feu (Ps 17, 9).
Vents (Ps 17, 10-11a).
Crainte.
Il y a deux sortes de craintes : une crainte sainte qui est
engendrée par un amour saint ; une crainte non sainte qui est engendrée par un
amour non saint (Ps 18, 10).
la crainte sainte fait trois choses. Elle craint d'abord d'offenser Dieu. Ensuite elle se
refuse à être séparée de lui. Enfin elle se soumet à Dieu par respect. Cette crainte
est appelée chaste et filiale (Ps 18, 10) ;
la crainte non sainte est double : la crainte servile, qui est issue d'un amour de
soi, et la crainte mondaine qui procède de l'amour du monde (Ps 18, 10).
La crainte mondaine ne subsiste pas si ce n'est avec le monde ; la crainte servile subsiste chez les méchants pour l'éternité, mais la sainte crainte ou crainte filiale subsiste chez les bons de deux manières : dans la Patrie et selon un acte qui lui est propre (Ps 18, 10).
Il y a deux sortes de craintes : l'une est filiale, celle qui craint d'offenser Dieu et d'en être séparé, et elle lui manifeste du respect ; et cette dernière procède de la charité. Mais l'autre est la crainte servile, celle qui craint le châtiment ; et cette dernière ne procède pas de la charité (Ps 21, 24).
Il y a une double cause intrinsèque à la crainte : l'ignorance et la faiblesse. La cause extrinsèque à la crainte est l'opposition de l'homme (Ps 26, 1).
Remèdes à ces causes.
Aux causes intrinsèques il y a la lumière et le salut donnés par Dieu ; à la cause extrinsèque il y a le bouclier protecteur de Dieu (Ps 26, 1)
La cause de la crainte se trouve dans les yeux, du fait qu'ils ne considèrent pas le jugement de Dieu (Ps 35, 2).
La crainte initiale et chaste est spécialement appelée révérence et elle nous introduit au salut (Ps 34, 26).
La crainte nous conduit à l'observation des préceptes (Ps 18, 10).
La crainte est une garde à l'orgueil (Ps 33, 10).
Non seulement la crainte est plus nécessaire pour ceux qui montent vers la sainteté, mais aussi pour ceux qui demeurent en elle (Ps 33, 10).
Dieu doit être craint à cause de sa domination (Ps 46, 3).
Il ne faut rien craindre excepté le péché : car aucune adversité ne nuira dans la mesure où ne règne aucune iniquité (Ps 48, 6).
Il y a deux raisons pour lesquelles le péché doit être craint. D'abord, à cause de l'impossibilité d'échapper au châtiment du péché ; l'autre raison est due aux maux qui menacent les méchants (Ps 48, 7).
La crainte, lorsqu'elle est forte, produit un double effet : l'un sur le corps, c'est-à-dire le tremblement ; l'autre sur l'âme, à savoir le trouble (Ps 54, 6).
Créature.
Créature raisonnable. Ses privilèges :
La créature raisonnable a deux privilèges : le premier consiste en ce qu'elle voit dans la lumière de Dieu, et que les autres animaux ne voient pas dans la lumière de Dieu. L'autre privilège consiste dans le fait que seule la créature raisonnable voit cette lumière (Ps 35, 10b).
Créature sans raison.
Traces de Dieu en elle :
J'ai commencé par rechercher dans les créatures sans raison si je trouvais mon Dieu, mais j'ai découvert en elles des traces de Dieu (Ps 41, 5a).
Croix.
Nous sommes marqués par le signe de la croix, dont le sceau a été gravé en nous au baptême, et que chaque jour nous devons appliquer (Ps 4, 7a).
Culte.
Culte de dulie.
L'honneur qui est dû à celui qui gouverne peut être communiqué à d'autres : telle est la dulie (Ps 40, 14).
Culte de latrie.
La latrie, qui est due au Créateur, n'est due à personne d'autre. Tous honorent Dieu, cependant seuls les fidèles offrent à Dieu un culte de latrie (Ps 40, 14).
David.
Désir de David.
David a un désir très profond, inquiet et juste, persévérant, de rechercher la face divine (Ps 26, 8).
David figure du Christ
Voir Ps 2, 2 ; Ps 2, 3.
Louange de David.
David proclame avec le coeur les louanges du Christ (Ps 44, 2).
Onction de David.
David fut oint comme roi à trois reprises. D'abord par Samuel. Puis à Hébron. Enfin, lorsque Isboseth, fils de Saül, fut tué, David régna sur tout Israël (Ps 26, 1).
Patience de David.
Le motif de la patience de David est triple. Du côté de Dieu, le motif de sa patience est dû au fait que toute sa cause est abandonnée à Dieu (Ps 37, 16). Du côté de ses ennemis, le motif de sa patience consiste à ne pas tomber dans leurs mains (Ps 37, 17). De son côté, il consiste en sa disposition à recevoir des châtiments (Ps 37, 18).
Persécution de David.
Au sens allégorique, la persécution de David préfigure celle que le Christ souffrit de la part de son fils Judas, ainsi que toutes les tribulations de l'Église (Ps 3, 1).
Au sens moral, ce sont les tribulations que l'homme souffre des ennemis temporels et spirituels (Ps 3, 1).
Prière de David.
Au cours de son règne David prie face à une double persécution : contre sa personne et contre tout le peuple de Dieu (Prologue, p. 39).
David a composé les psaumes en priant (Ps 1, p. 40).
David prie contre les tribulations menaçantes en implorant le secours divin (Ps 2, p. 44).
Sa prière est tournée vers Dieu, auteur de sa vie naturelle et de la vie de la gloire (Ps 41, 9).
Effet de sa prière.
Sa prière a un double effet. L'un est le bannissement de la tristesse. L'autre est l'accroissement de l'espérance (Ps 41, 12).
Voir aussi : Psalmiste.
Délectation.
Différence entre les délectations corporelles et spirituelles.
Les délectations corporelles consistent dans le devenir et le mouvement. Or le mouvement est quelque chose d'imparfait, et il implique quelque chose de futur et de passé, car on n'obtient pas tout à la fois (Ps 18, 11).
Les délectations spirituelles ne sont pas dans le mouvement, car elles consistent dans l'acte d'aimer et de saisir le bien, qui ne se trouve pas dans le mouvement (Ps 18, 11).
Les délectations spirituelles sont-elles plus délectables ?
Oui, et pour une triple raison.
La première raison se fonde sur le bien dont on se délecte, lequel est un bien préféré, et sur la cause de la délectation, qui est un plus grand bien, donc plus délectable.
La deuxième raison se fonde sur le pouvoir de celui qui procure la délectation, parce que la puissance intellective est plus forte que la sensitive.
La troisième raison se fonde sur le mode des délectations (Ps 18, 11).
Désir.
Il y a deux sortes de désir. L'un qui est seulement dans le coeur, l'autre qui s'exprime par la bouche (Ps 20, 3).
La qualité du désir consiste en deux choses : en l'unité et en la sollicitude ; et l'un et l'autre relèvent de la perfection du désir (Ps 26, 4).
La perfection du désir dépend de la perfection de sa cause, c'est-à-dire de l'amour qui, lorsqu'il est parfait, rassemble toutes les forces dans l'unité et les meut vers l'objet aimé (Ps 26, 4).
Nous devons fixer notre désir dans la Patrie céleste et nous acheminer avec ardeur vers elle (Ps 42, 4).
Détraction.
Il y a une triple détraction : la première de celles-ci, c'est lorsqu'un homme dénigre son prochain à propos de son péché. La deuxième est plus mauvaise, c'est lorsqu'il dénigre faussement. La pire, c'est lorsqu'il dénigre non pas le prochain en tant que tel, mais sa vertu (Ps 37, 21).
Dévotion.
La dévotion est la cause qui suscite l'écoute de Dieu. Elle est le cri du coeur qui incite Dieu à écouter (Ps 26, 7).
La dévotion de celui qui prie consiste en deux choses : dans les dispositions du coeur et dans les oeuvres extérieures (Ps 27, 2).
Diable, démon.
Le diable est un boulanger rôtisseur qui fournit de mauvaises pensées, comme le boulanger s'occupe de son bois à brûler (Ps 20, 10).
Le glaive du diable tue des multitudes par la langue de l'homme (Ps 36, 14).
Le diable « est le roi de tous les fils de l'orgueil » (Ps 41, 7).
Le démon tente pour faire pécher (Ps 34, 6).
Lorsque nous commençons à prier, le diable nous tente (Ps 37, 23).
Le diable est persécuteur de l'Église (Ps 51, 2). L'homme est aidé dans sa lutte contre le diable par trois remèdes : la joie spirituelle, la prière fervente, les bonnes oeuvres (Ps 12, 6).
Celui qui a l'Écriture sainte et la loi de Dieu dans son coeur n'est pas trompé par le diable (Ps 36, 31).
Dieu.
Personne ne peut dire que Dieu n'est pas, parce que sa connaissance est donnée naturellement à tous (Ps 13, 1).
Dieu se dit de trois manières. Par nature : et ce dernier est seulement un seul Dieu. Semblablement par participation, et [ces dieux] sont nombreux. De même par dénomination et renommée, comme les idoles et les astres, par exemple Vénus et Saturne (Ps 49, 1).
Le propre de Dieu, c'est qu'il est d'une bonté infinie, et que rien ne peut lui être ajouté, car il est le bien substantiel étendant sa bonté à toutes choses (Ps 15, 2).
Il est l'être de la bonté (Ps 24, 7 ; Ps 50, 3).
En Dieu on considère la bonté, c'est-à-dire la communication des biens dans les créatures, car le bien est diffusif de soi (Ps 24, 7).
La bonté de Dieu est telle qu'elle corrige ceux qui s'égarent (Ps 24, 8b).
La bonté substantielle de Dieu est appelée douceur divine (Ps 30, 20).
La connaissance expérimentale de la bonté divine est appelée gustation (Ps 33, 9).
La puissance divine se manifeste surtout dans les réalités matérielles, parce que les réalités spirituelles nous sont moins connues ; et principalement dans celles que les hommes regardent avec étonnement ; et ce sont les ébranlements des éléments du monde, c'est-à-dire de la terre, de l'air, de l'eau et du feu (Ps 17, 8).
Par la main de Dieu on entend la puissance d'agir de Dieu, et cette main est une droite avec laquelle il exalte les bons dans les biens spirituels. Elle est appelée gauche, parce qu'elle punit les méchants, ou dispense des biens temporels (Ps 20, 9).
La main de Dieu est appelée sa puissance d'agir. Et Dieu a deux mains : la droite avec laquelle il rémunère les bons, et la gauche avec laquelle il punit les mauvais. Dans l'une et l'autre main est la justice ; mais dans sa gauche la justice n'est pas pleine, parce qu'elle punit en deçà du mérite ; tandis que dans sa droite la justice est pleine, parce qu'elle rémunère abondamment (Ps 47, 11).
Dieu possède toutes choses par sa seigneurie, mais seuls les justes lui sont soumis par la volonté : d'où il les a choisis pour son héritage, c'est-à-dire pour avoir une justice éternelle (Ps 32, 12).
La miséricorde divine désigne une profusion particulière de sa bonté pour écarter le malheur (Ps 24, 7).
Dieu donne la paix afin que les hommes vaquent à la contemplation de la vérité (Ps 45, 11).
L'amour divin fait tendre l'homme tout entier vers Dieu sans vaciller (Ps 26, 4).
L'amour divin n'a de cesse d'être sans fruit ; il meut lui-même pour opérer, etc. (Ps 32, 6).
Dieu aime la vérité de la foi et la justice (Ps 50, 8a).
On appelle douceur de Dieu son dessein suivant lequel « il veut que tous les hommes soient sauvés » (Ps 30, 20).
Dieu est lumière (Ps 33, 6).
La vérité de Dieu consiste en ce qu'il donne ce qu'il promet, car il n'a pas d'autre dette envers nous que sa promesse (Ps 39, 11).
Aux autres on souhaite la bénédiction, tandis que Dieu lui-même est la bénédiction (Ps 17, 47).
Dieu est un torrent de délices (Ps 35, 9).
La réfection des saints et de Dieu est la même, mais les saints sont refaits par l'amour de Dieu lui-même, tandis que Dieu se refait dans sa propre jouissance (Ps 49, 13).
Dieu connaît les réalités matérielles de manière immatérielle (Ps 13, 2).
La connaissance de Dieu est supérieure à celle des anges et elle leur est insaisissable (Ps 17, 11b).
Dieu est parfaitement connu par lui-même, cependant par rapport à nous l'essence de Dieu ne nous est pas connue, mais elle se fait connaître par ses effets (Ps 52, 1).
Dieu connaît l'oeuvre extérieure de l'homme, son intention et sa délectation. Ces deux dernières choses sont cachées pour nous, mais manifestes pour Dieu (Ps 7, 10).
Personne ne peut être soustrait à la connaissance divine, car le Seigneur voit la disposition du pauvre et de l'impie, du pécheur et du juste (Ps 10, 5b).
La volonté même de Dieu est bonne comme un bouclier qui protège contre tous les maux, qui nous défend ici-bas, et qui nous couronne dans la Patrie (Ps 5, 13).
En vertu de sa volonté antécédente Dieu veut que tous les hommes soient sauvés (Ps 13, 2).
Dieu veut trouver en nous ce qui a trait au salut, c'est-à-dire que nous le connaissions par l'intelligence, que nous l'aimions par l'affection, et que nous le désirions (Ps 13, 2).
L'oreille de Dieu est sa volonté d'exaucer (Ps 30, 3).
Le temple de Dieu est l'excellence même de sa sainteté, car le Seigneur est son temple (Ps 17, 7).
Dieu habite dans un sanctuaire et spécialement dans le Christ (Ps 21, 4).
Dieu n'est pas loin de nous, ni en dehors de nous, mais en nous (Ps 33, 9). « Dieu est au milieu de la cité », c'est-à-dire de l'Église. Ou bien « au milieu », parce qu'on dit que le coeur est au milieu de l'homme. Donc puisque Dieu habite dans nos coeurs, il est dit être au milieu (Ps 45, 6).
Dieu est l'auteur et le donateur du salut, de la grâce dans le présent et de la gloire dans le futur (Ps 17, 47).
Dieu est l'auteur des deux Alliances (Ps 21, 6).
L'oeuvre de Dieu est quadruple : la création, le gouvernement, la rédemption et la glorification (Prologue, p. 33).
Il y a un double regard de Dieu. Le premier est un regard de miséricorde sur les justes en vue de leur salut. L'autre se porte sur les méchants pour les punir (Ps 34, 17).
Le regard de Dieu est notre secours (Ps 39, 14).
La discrétion de Dieu interroge, c'est-à-dire éprouve et examine (Ps 10, 5b).
Lorsque Dieu examine, il fait trois choses. Il éprouve, il visite, et il examine (Ps 16, 3).
La parole de Dieu est un glaive, en tant qu'elle a blessé les Juifs, lesquels se sont convertis au Christ qui était proche ; elle est aussi une flèche en tant qu'elle parvint aux nations éloignées (Ps 44, 6).
Dieu parle et écrit : il parle, lorsqu'il répand sa sagesse dans les âmes raisonnables. Il écrit, parce qu'il imprime les jugements de sa sagesse dans les créatures raisonnables (Ps 44, 2).
Dieu recherche la vérité : la vérité de la justice et la vérité de la doctrine (Ps 30, 24).
Si l'homme se comporte en homme, Dieu le traite comme un homme avec des avertissements et des enseignements ; mais quand il s'éloigne de sa dignité d'homme, il le traite comme un animal sans raison qui est réprimé par des corrections et par la violence (Ps 31, 9b).
Tout ce que Dieu fait en nous est dû ou bien à sa justice, ou bien à sa miséricorde, ou bien à sa vérité (Ps 35, 6).
La voie de Dieu, par laquelle Dieu va vers l'âme, est sans souillure. Et c'est la charité. Ou bien la voie de Dieu, c'est le Christ lui-même, qui n'a pas commis de péché (Ps 17, 31).
Deux choses sont nécessaires pour que l'homme soit aidé par Dieu : d'abord, que son coeur tende totalement vers Dieu. Ensuite, qu'il soit contempteur des choses mondaines (Ps 24, 16).
Le secours de Dieu est double : celui de la miséricorde, et celui de la justice (Ps 7, 11).
Dieu vient à notre secours de deux manières : par sa miséricorde, en tant qu'il nous protège des bienfaits qu'il n'a même pas promis ; et par sa vérité afin que nous ayons confiance (Ps 39, 12).
Dieu dirige les pas de l'homme dans la voie de la vérité à connaître afin qu'il ne tombe pas dans l'erreur, et il le dirige aussi dans la voie de la justice afin qu'il se détourne du mal et fasse le bien (Ps 36, 23).
Parfois Dieu guérit la plaie due à la blessure du péché par la satisfaction et l'exercice des bonnes oeuvres (Ps 37, 6).
Dieu humilie les saints de deux manières : par une humiliation mettant à l'épreuve leur venu et par une humiliation de contrainte (Ps 43, 20).
La force de Dieu résiste à ses adversaires, car elle combat afin de vaincre les maux temporels et spirituels (Ps 17, 3c).
Dieu est à la fois juge et témoin : en tant que juge, il rend un jugement ; en tant que témoin, il défend les causes (Ps 9, 5).
Les qualités du jugement de Dieu.
Il y en a six : le jugement de Dieu n'est pas momentané, mais
éternel ;
il est toujours prompt ; il est universel ; il est juste ; il est plein de
miséricorde ; il se fonde sur le temps (Ps 9, 8-10).
Ses délais se prolongent en ce monde (Ps 2, 12).
Dieu retarde parfois un châtiment afin que les prédestinés se convertissent, que les méchants manifestent davantage leur malice, et que ses jugements apparaissent justes (Ps 7, 9).
Parfois Dieu permet que certains pèchent, parce qu'il a en vue un bien qui va en découler (Ps 9, 36).
Dieu permet la persécution des bons en vue de la purification de leur désir charnel (Ps 26, 2).
Dieu, quand il ne punit pas les péchés, semble dormir comme s'il ne gardait pas la vigilance de la prudence (Ps 7, 7).
On dit de Dieu qu'il dort, lorsque l'homme se trouve dans les tribulations et n'éprouve point le secours divin (Ps 34, 2).
Les blessures de Dieu sont les châtiments corporels extérieurs et intérieurs. Extérieurs, ce sont les châtiments et autres adversités que l'homme endure pour ses péchés. Intérieurs, ce sont les blessures spirituelles, comme le remords de la conscience (Ps 38, 11).
Dieu ne hait pas ce qu'il a fait, mais bien ce qu'il n'a pas fait, c'est-à-dire le péché (Ps 5, 7).
Dieu hait le pécheur dans la mesure où il n'arrive pas à le détourner du péché ; en tant qu'il inflige des châtiments à celui qui ne se réconcilie pas (Ps 5, 7).
Lorsque Dieu détourne sa face, ce n'est pas seulement de l'aversion ou de la colère dans le châtiment du péché, mais cela peut aussi être un acte de sa miséricorde ou de sa providence (Ps 26, 9a).
On dit de Dieu qu'il se met en colère, parce qu'il se comporte à la manière de celui qui est irrité, non en lui-même mais quant à l'effet (Ps 17, 9).
Il manifeste sa colère par l'intermédiaire des causes secondes (Ps 17, 9).
Elle se manifeste sur la terre comme un tremblement de terre (Ps 17, 16).
La colère de Dieu est comprise comme effet de la colère, c'est-à-dire au sens de châtiment (Ps 29, 6 ; Ps 37, 2).
Dieu punit quelquefois les pécheurs par les bons anges (Ps 34, 5).
Discrétion.
La discrétion modère la sagesse humaine (Ps 10, 5b).
Doctrine.
On distingue une double doctrine : celle des prophètes, et elle est obscure, car elle porte un voile. Celle du Nouveau Testament qui est claire, plénière et unique (Ps 17, 16).
Parfois, la doctrine est empêchée lorsqu'elle ne peut être apprise à cause du temps, parfois en raison de la variété des langues, parfois à cause de la diversité des lieux et à leur éloignement (Ps 18, 3-5).
La doctrine spirituelle comprend deux effets. Le premier est intérieur, il consiste en la conversion de l'âme à Dieu, lorsqu'elle se retranche totalement des choses du monde. L'autre effet est extérieur, il consiste en l'accomplissement d'oeuvres extérieures (Ps 22, 3).
Le fruit de la doctrine divine est non seulement la spéculation de la vérité en vue de la contemplation bienheureuse, mais aussi la considération de sa fin qui est la conversion des pécheurs (Ps 50, 15).
Doctrine divine et humaine.
Leur différence : la doctrine divine possède la vérité, tandis que la doctrine humaine est fausse (Ps 18, 8).
Dulie.
Voir : Culte.
Écriture sainte.
Dans l'Écriture sainte, on trouve le mode narratif, d'admonestation, d'exhortation, de commandement, de discussion, de dépréciation ou de louange (Prologue).
L'arc symbolise la Sainte Écriture (Ps 7, 14).
Les choses qui sont exprimées en image dans l'Écriture sont des signes de la vérité spirituelle (Ps 17, 11b).
Voir aussi : Doctrine.
Eau.
« Des grandes eaux », c'est-à-dire du baptême, ou de la multitude des péchés (Ps 17, 1).
« L'eau du repos », c'est l'eau du baptême. Ou bien il s'agit de l'eau de la sagesse, la doctrine sacrée (Ps 22, 2).
« Voix du Seigneur sur les eaux. » Les hommes sont comparés aux eaux qui s'écoulent et ne reviennent point. Ou bien ce sont les eaux du baptême (Ps 28, 5).
« Le Seigneur fait habiter le déluge. » Le Seigneur fait habiter le déluge, c'est-à-dire les eaux baptismales, que lui-même habite par l'effet de sa grâce (Ps 28, 10).
« Les sources des eaux. » L'eau des grâces émane de la source qui est Dieu le Père.
Elle émane aussi du Fils, en tant qu'il est également Dieu. Et pareillement de l'Esprit-Saint (Ps 41, 2).
Voir aussi : Baptême, Péché.
Église.
La constitution de l'Église est préfigurée dans le psaume 2. Car dès son origine les rois de la terre prescrivirent des lois contre le Christ et les chrétiens, mais par la suite ils édictèrent des lois en faveur du Christ (Ps 2, 11).
L'Église fut formée du côté du Christ mort sur la croix (Ps 3, 6).
L'Église devait être édifiée par la Passion du Christ (Ps 27, 2).
Au sens spirituel, pressoir signifie l'Église (Ps 8, 1).
Au sens spirituel, la lune c'est l'Église (Ps 8, 4 ; Ps 10, 3).
Par la tente ou le tabernacle est signifiée l'Église militante (Ps 14, 1 ; Ps 18, 6).
Le temple de Dieu c'est l'Église (Ps 17, 7).
La terre, c'est l'Église qui est une bonne terre produisant du fruit en abondance (Ps 23, 1).
Le globe signifie l'Église et tous ceux qui l'habitent (Ps 23, 1).
Au sens mystique, par tabernacle ou tente est signifiée la Sainte Église (Ps 28, 1 ; Ps 29, 1 ; Ps 41, 5a).
Si l'on recourt à cette tente ou à ce tabernacle, et aux mystères de sa foi, on y trouve une défense sûre contre le blasphème, les fausses doctrines, « contre la contradiction des langues » (Ps 30, 21).
L'Église est une cité fortifiée (Ps 30, 22).
L'Église est comparée à une outre à cause de son unité (Ps 32, 7).
Le royaume de Dieu est l'Église (Ps 33, 1).
La maison de Dieu c'est l'Église (Ps 35, 9).
La grande assemblée, c'est l'Église catholique, qui est grande par son pouvoir, sa fermeté et sa diffusion (Ps 39, 10).
Les os de l'Église ce sont les forts, par exemple les dignitaires ou les hommes parfaits (Ps 41, 11).
La montagne et le tabernacle désignent l'Église présente ou bien l'Église céleste (Ps 42, 3).
L'Église est appelée porte du ciel (Ps 42, 3).
L'Église est l'épouse du Christ, dont la dignité est d'être reine, dont la gloire est la prérogative qu'elle a de se tenir à sa droite, dont la parure est d'or (Ps 44, 10b).
La cité de Dieu est l'Église (Ps 45, 5).
Par le firmament est désignée l'Église (Ps 47, 1).
Par la robe du Christ qui n'est pas déchirée est signifiée l'unité de l'Église que quiconque croit détenir ; mais il n'en existe pas à l'exception d'une seule, car unique est l'unité de l'Église (Ps 21, 19).
L'Église « est fondée au-dessus des mers », c'est-à-dire au-dessus des tribulations, et « au-dessus des fleuves », c'est-à-dire des persécutions auxquelles elle est préparée en vue des couronnes des martyrs. Ou bien « au-dessus des mers », c'est-à-dire au-dessus des amertumes (Ps 23, 2).
L'Église est fondée sur le Christ (Ps 47, 2).
L'Église a été établie pour dispenser les bienfaits de la grâce (Ps 47, 2).
L'Église du Christ ne peut en aucune manière être abattue, même après sa résurrection (Ps 3, 7).
La clarté de la lune vient du soleil, la clarté de l'Église vient du Christ (Ps 10, 3).
L'Église devient obscure dans l'engouement pour la nouveauté, lorsque les prédicateurs et les docteurs ne sont pas en elle ; elle devient sanguinolente à cause de la persécution des tyrans, noire à cause des nuages, c'est-à-dire à cause de la séduction des hérétiques (Ps 10, 3).
L'homme se sépare de l'Église par le péché, par l'excommunication, et par le schisme ou par l'hérésie (Ps 26, 4).
Par les vêtements du Christ sont signifiés les sacrements de l'Église (Ps 21, 19).
L'Église est revêtue d'un double vêtement : le premier est la doctrine des deux Testaments, l'autre vêtement est l'acte vertueux (Ps 44, 10b).
Il y a trois choses dans l'Église qui relèvent de son organisation : on y trouve une multitude de citoyens de condition libre ; tout ce qui est nécessaire à la vie ; et enfin l'unité (Ps 45, 5).
Dans l'Église il y a beaucoup de lampes ardentes, comme les fidèles et les saints.
Il y a aussi beaucoup de gens obscurs, comme les infidèles et les pécheurs (Ps 17, 29).
Dans l'Église les intimes sont les hommes parfaits qui louent Dieu spécialement dans leur coeur (Ps 21, 23).
Les proches de l'Église sont ceux qui ne sont pas encore convertis, mais qui ont le propos de se convertir (Ps 30, 12).
Dans l'Église il y a des pécheurs et des gens de mauvaise vie, si bien qu'en raison d'eux l'Église est tenue pour méprisable auprès de ceux qui devraient s'en approcher (Ps 30, 12).
Celui qui habite dans l'Église jusqu'à la fin habite en elle pour toujours (Ps 26, 4). La maison appartient à ceux qui se reposent ; ainsi l'Église attend-elle le repos de la Patrie (Ps 29, 1).
L'Église dit le verset : « Sois attentif à me secourir » au début de toutes les heures, parce qu'il a un pouvoir contre les tentations (Ps 37, 23).
Éloignement.
De Dieu : par le fait qu'on se détourne de Dieu, on devient inutile (Ps 13, 3).
Enfer.
L'enfer est l'obstination de l'esprit dans le péché, et sa cause est l'oubli de Dieu (Ps 9, 18).
Envie.
L'envie est une tristesse éprouvée à propos de la prospérité des bons (Ps 36, 1).
Espérance.
Objet de.
L'objet de l'espérance est un bien ardu, futur, possible à acquérir (Ps 17, 3b).
Différence entre espérance et amour.
L'amour est une vertu unitive. Nous aimons quelque chose dans la mesure où nous la considérons comme nôtre. L'espérance introduit une défense par rapport à ce qui vient de l'extérieur (Ps 17, 3b).
Raisons d'espérer dans le Seigneur.
Il y a trois raisons qui doivent susciter l'espérance dans le Seigneur : d'abord la providence divine ; ensuite la miséricorde ; enfin la puissance (Ps 20, 8).
Droiture de.
L'espérance ne peut être droite dans l'homme, mais en Dieu (Ps 30, 2a).
Effet de.
L'effet de l'espérance est la joie spirituelle (Ps 30, 7b).
Esprit-Saint.
L'Esprit-Saint est un feu qui brûle tout ce qu'il y a de charnel dans les jouissances, et de vain dans la pensée (Ps 25, 2), et qui dissout la dureté des coeurs (Ps 45, 10).
L'Esprit-Saint est répandu partout, et demande d'être reçu par tous les hommes, à moins qu'on ne s'en cache par malice (Ps 18, 7).
L'Esprit-Saint est un scribe qui écrit rapidement dans le coeur de l'homme (Ps 44, 2).
L'Esprit-Saint est appelé huile (Ps 44, 8).
Il est l'amour de Dieu (Ps 44, 8).
L'Esprit-Saint est cause de la joie (Ps 44, 8).
L'Esprit-Saint est du Père et du Fils (Ps 45, 5).
L'Esprit-Saint est un « vent véhément » (Ps 47, 8).
L'Esprit-Saint réchauffe (Ps 18, 7) et nourrit la chaleur de l'amour en nous (Ps 44, 8).
L'acte de fondre le coeur est aussi l'oeuvre du Saint-Esprit (Ps 21, 15).
L'amour de l'Esprit-Saint fait irruption dans l'âme à la manière d'un torrent (Ps 35, 9).
Il envahit soudainement le coeur de sa grâce (Ps 45, 5).
L'Esprit-Saint se communique comme l'huile qui se répand (Ps 44, 8).
L'Esprit-Saint éclaire comme l'huile (Ps 44, 8).
L'Esprit-Saint meut le coeur par un élan d'amour (Ps 45, 5).
L'Esprit-Saint meut le coeur en vue d'agir (Ps 45, 5).
L'Esprit-Saint fait aimer Dieu (Ps 45, 5).
L'Esprit-Saint aide l'Église par son illumination spirituelle (Ps 45, 6).
L'Esprit-Saint habita la Vierge bienheureuse, réjouit et sanctifia le Christ dans le sein de sa mère, après que son corps fut formé et son âme créée (Ps 45, 6).
L'Esprit-Saint confirme de deux manières : en affermissant contre les maux et en confirmant dans le bien (Ps 50, 14).
L'Esprit-Saint accomplit trois choses dans l'homme. D'abord la rectitude de l'intention. De même il les sanctifie. Semblablement il les ennoblit et fait d'eux des princes (Ps 50, 14).
Dons.
Le contenu du psaume 28 se rapporte aux dons du Saint-Esprit. Voir en particulier le commentaire des versets 5 à 9.
Sceau.
Nous sommes marqués du sceau de l'Esprit (Ps 4, 7a).
État de grâce.
L'état de grâce est un commencement de gloire (Ps 30, 20).
Exultation.
L'exultation est la joie qui se répand au-dehors par des signes extérieurs. Elle exprime la grandeur de la joie (Ps 30, 8a).
Voir aussi : Homme (Exultation).
Famine.
« Dans les jours de famine. » Au sens littéral il s'agit de la famine temporelle que Dieu prévoit parfois pour éprouver. Au sens spirituel il s'agit de la famine de la parole de Dieu ou encore de la famine qui aura lieu dans la vie future, là où les injustes auront faim (Ps 36, 19).
Fils de Dieu.
Le Fils est la main du Père (Ps 16, 14).
Il y a deux avènements du Fils de Dieu. Le premier fut caché quant à sa divinité et à sa gloire qui étaient cachées sous la faiblesse de la chair. Le second avènement sera manifeste (Ps 9, 1).
On dit du Fils de Dieu qu'il s'humilie et incline les cieux, car il a voulu venir à nous dans l'humilité (Ps 17, 11b).
Voir aussi : Christ.
Foi.
L'acte de foi consiste à confesser Dieu, soit en croyant dans le coeur, ou bien extérieurement en le louant, en témoignant par des faits (Ps 15, 2).
Force.
La force a pour objet d'affermir l'âme, de crainte qu'elle ne s'éloigne du bien à cause de difficultés imminentes (Ps 17, 2).
Gloire.
On distingue deux sortes de gloire chez l'homme : la gloire naturelle et spirituelle (Ps 7, 6).
Deux choses sont requises pour celui qui veut parvenir à la gloire qui est promise : la première c'est l'humilité, la seconde c'est la prière par laquelle on parvient à Dieu (Ps 36, 6-7a).
Grâce.
La grâce protège intérieurement sans supprimer les faiblesses extérieurement (Ps 32, 7).
La grâce de l'Esprit-Saint [...] découle de la surabondance du Christ (Ps 44, 8).
La grâce de l'Esprit réjouit l'Église en descendant en elle (Ps 45, 5).
La grâce qui rend agréable à Dieu est appelée gratum faciens (Ps 50, 13).
La grâce produit deux effets dans l'homme : l'un a trait aux réalités supérieures, parce qu'il donne la joie. L'autre effet a trait aux réalités inférieures. Et cet effet est la confirmation dans la grâce qui s'opère par le Saint-Esprit (Ps 50, 14).
Graisse.
La graisse dans l'Écriture est parfois comprise dans le sens du bien, parfois dans le sens du mal. Dans le sens du bien, en tant qu'elle exprime la ferveur de l'âme. Dans le sens du mal : d'abord en tant qu'elle signifie la méchanceté du coeur. Puis celle de la bouche. Enfin celle de l'action (Ps 16, 10).
Il y a dans l'homme deux sortes de graisse au sens spirituel. L'une, mauvaise, est due aux jouissances corporelles ; l'autre, la bonne, est la graisse de la dévotion (Ps 38, 12).
Haine.
Il y a deux sortes de haine. La première haine est bonne, c'est lorsqu'on hait le péché ou le pécheur à cause de la faute. Semblablement il y a une haine inique, c'est lorsqu'on hait la nature ou la justice (Ps 24, 19).
Héritage.
Sens du mot.
Pour les mondains, il s'agit des possessions matérielles ainsi que de leurs jouissances. Pour les spirituels, il s'agit de la possession de Dieu.
Ou bien pour le Christ, l'héritage ce sont les fidèles, et de cet héritage Dieu est la part.
Ou bien le mot héritage signifie la clarté du corps que l'homme a perdue en péchant (Ps 15, 5).
Homme.
L'homme a été créé pour jouir de Dieu (Ps 13, 3).
L'homme a été fait pour voir Dieu par la foi et par l'espérance, à présent par la foi dans la lumière, c'est-à-dire la vérité créée ou incréée ; dans la Patrie face à face (Ps 35, lob).
L'homme a été créé de telle sorte que s'il n'avait jamais péché, il ne serait pas mort, et ainsi ses jours n'auraient pas été mesurables (Ps 38, 6a).
On distingue dans l'homme quatre choses : la raison, les puissances sensitives, les facultés naturelles et le corps (Ps 17, 9).
Il y a principalement deux choses dans l'homme : la volonté et l'intelligence. La volonté de l'homme doit être soumise à la volonté divine, et l'intelligence doit être dirigée selon la loi de Dieu (Ps 39, 9).
L'homme a une double demeure : extérieure, et cette dernière ne subsiste pas toujours ; et intérieure, à savoir la conscience, et celle-ci subsiste, soit bonne, soit mauvaise (Ps 48, 12).
Il y a deux sortes de force dans l'homme. La première est la force corporelle, et elle est faite d'os et de nerfs. La seconde est la force de l'âme qui se trouve dans le coeur (Ps 21, 15).
Il y a deux genres d'hommes. Certains mettent leur espérance dans le pouvoir séculier. D'autres mettent leur espérance en Dieu (Ps 19, 8).
L'homme est corruptible, mais pour peu de temps (Ps 8, 6).
Une fois dans la Patrie, l'homme connaîtra toutes choses sans avoir recours au raisonnement, et il sera corporellement incorruptible (Ps 8, 6).
L'honneur de l'homme consiste en ce que son âme ne périt pas non plus avec son corps (Ps 8, 6).
La beauté de l'homme en cette vie n'est qu'une prospérité temporelle, c'est pourquoi elle est comparée à la fleur. Et cette beauté, de par sa nature propre, n'a pas la capacité de la mesure. Mais d'où tient-elle sa force, sa stabilité et sa constance ? Assurément, « de la volonté de Dieu » (Ps 29, 8).
La beauté spirituelle de l'homme, de par sa nature propre, n'est pas forte elle non plus, car l'homme possède cette beauté « dans un vase d'argile », et il a besoin « d'être revêtu de la force d'en haut et de l'éclat de la puissance par la volonté divine » (Ps 29, 8).
L'homme adhère à Dieu de deux manières : en le contemplant et en le connaissant par l'intelligence, et en l'aimant par l'affection (Ps 32, 12).
On parvient à Dieu par les souffrances de l'âme et par la connaissance (Ps 42, 3).
L'homme doit avoir deux dispositions à l'égard de Dieu : que son intelligence se fixe intérieurement dans la connaissance de Dieu et que son affection tende vers Dieu comme vers sa fin (Ps 52, 3).
Plus l'homme s'approche de Dieu, plus il s'aperçoit qu'il est petit (Ps 30, 23a).
L'image de Dieu se découvre chez l'homme par le raisonnement (Ps 8, 6).
Tout homme aime le beau : les charnels aiment le beau charnel, les spirituels aiment le beau spirituel, et c'est la beauté de la maison de Dieu (Ps 25, 8).
Tout homme passe comme une image, car ou bien il représente en lui par ses oeuvres l'image de l'homme céleste, ou bien par ses oeuvres mauvaises l'image du terrestre (Ps 38, 7).
Deux choses préservent l'homme du mal : la crainte de Dieu et l'amour de la vérité (Ps 11, 2).
L'homme doit se garder avec un soin attentif de tout péché, et principalement du péché de la langue, car il se laisse entraîner facilement à ces péchés (Ps 38, 2).
Les hommes se comportent de trois manières dans les tribulations. Il y a ceux qui maudissent ceux qui les persécutent ; d'autres qui les bénissent ; d'autres qui ont un comportement intermédiaire, et ce sont ceux qui parviennent au moins à se taire (Ps 38, 4).
L'homme a recours à Dieu dans l'adversité, comme à l'égard d'un défenseur ; dans la prospérité il invoque Dieu avec joie (Ps 43, 2).
L'homme saint a trois choses en Dieu : son refuge, sa gloire, le secours lui-même (Ps 43, 10).
L'homme doit exulter pour deux raisons : pour les biens de la grâce reçus, et pour les biens de la gloire attendus (Ps 32, 3).
L'homme doit être miséricordieux à la manière de Dieu, qui n'attend pas qu'on lui demande toujours (Ps 40, 2).
L'homme doit persister dans ce qui regarde la foi, et dans la droite opération (Ps 43, 18).
Nous sommes d'abord oints de l'onction sacerdotale en préfiguration du royaume futur : car nous sommes rois et libres. Et parce que nous souffrons encore de nos ennemis, nous serons ensuite oints d'une double gloire actuelle : avec la parure de gloire de l'âme et du corps (Ps 26, 1).
L'homme a été établi par Dieu comme roi des créatures inférieures (Ps 8, 6).
L'homme est gloire, c'est-à-dire clarté de l'image divine (Ps 8, 6).
La jeunesse de l'homme est comparée à une fleur : car de même qu'une fleur annonce du fruit, ainsi la jeunesse de l'homme la vie future (Ps 27, 7).
Les hommes sont appelés anges parce qu'ils ont une petite ressemblance avec eux (Ps 8, 6).
Il y a en nous une double ignorance par rapport à la connaissance de Dieu. Ou bien nous ignorons quelque chose à cause de notre faiblesse, ou bien à cause de notre limite. Par faiblesse, nous ignorons un événement qui doit arriver parce qu'il n'a pas encore de vérité déterminée. Par notre limite nous ignorons les réalités divines qui dépassent notre capacité (Ps 50, 8b).
Une chose peut être ignorée en nous de deux manières. D'abord en soi, puis en nous. En soi, sont ignorées de nous les choses qui portent d'abord sur l'être, comme la contingence, la matière première, le mouvement et le temps. Puis, sont ignorées en nous les choses qui surpassent notre connaissance (Ps 52, 1).
Honte.
Il y a deux sortes de sentiment de honte : le premier est en fonction de la vérité : et c'est le sentiment de honte dû au péché. L'autre sentiment de honte est relatif à la réputation, à savoir les abjections et les opprobres que l'on subit extérieurement (Ps 43, 16).
On rougit de honte pour trois raisons. Ou bien lorsqu'on est opprimé par un ennemi, ou bien lorsqu'on est déçu dans son espérance, ou encore lorsqu'on repasse en son esprit les péchés que l'on a commis (Ps 24, 2).
Humilité.
L'humilité fait tenir debout (Ps 35, 13).
L'humilité fait courber le corps, et cet acte doit durer toute la vie (Ps 37, 7).
Hymne.
Une hymne est une louange divine accompagnée du chant (Prologue, p. 34).
Imprécation.
Sens du mot dans les Prophètes.
Toutes les imprécations qu'on lit dans les Prophètes peuvent se comprendre de trois manières. Ou bien, sous forme d'annonce, car ils parlaient sous l'esprit de Dieu et prédisaient l'avenir. Sous forme de prière, autrement dit : « Détourne, etc. », c'est-à-dire tu détourneras. Ou bien, en conformité avec la justice divine. Enfin, selon une signification spirituelle. Les pécheurs, lorsqu'ils cessent de pécher, meurent alors et cessent d'être pécheurs. Et cela doit faire l'objet d'une supplication incessante (Ps 53, 7).
Incarnation.
Fruits du mystère.
Le mystère de l'Incarnation comprend deux fruits : d'abord celui de l'abaissement des démons, puis celui de la conversion des hommes (Ps 7, 7).
Incrédulité.
La diversité de la foi et du culte divin contribue surtout à l'incrédulité (Ps 54, 15).
Indignation.
L'indignation est une tristesse éprouvée à propos des biens qui échoient à ceux qui en sont indignes (Ps 36, 1).
Innocence.
Allégation.
L'allégation de l'innocence peut parfois provenir de l'orgueil, c'est-à-dire lorsque quelqu'un l'attribue à soi, et c'est un mal ; parfois elle vient de la miséricorde divine, et c'est un bien (Ps 25, 2).
Insulte.
Cause et origine.
La cause et l'origine d'une insulte est triple. Elle émane du coeur, des actes et de la bouche (Ps 34, 19).
Intelligence.
Voir : Raison.
Jalousie.
Il y a jalousie à proprement parler, lorsque quelqu'un s'afflige du bien d'autrui du fait que lui-même n'est pas en possession de ce bien (Ps 36, 1).
Joie.
La joie exprime la dilatation intérieure du coeur (Ps 30, 8a).
Il y aura dans la maison de Dieu trois sortes de joie. L'exultation résultant des biens acquis ; la louange pour les bienfaits de la grâce ; la réfection spirituelle (Ps 41, 5b).
La vision du visage de Dieu, soit en cette vie en espérance, soit dans la Patrie, constitue la matière principale de la joie (Ps 41, 6).
Il faut savoir que la joie spirituelle comprend trois degrés. Le premier consiste en la complaisance du sentiment. Le deuxième dans la dilatation du coeur. Le troisième dans l'expansion vers l'extérieur (Ps 50, 10).
On peut donner trois raisons pour lesquelles la joie est inhérente au matin.
La première vient de la disposition extérieure : car le matin est le commencement de la lumière qui réjouit. La deuxième vient de la disposition intérieure : car le matin est le moment du sang, où l'homme est disposé à joie. La troisième provient de la nature du sommeil. Car le sommeil est le repos des animaux ; c'est pourquoi la tristesse s'apaise par le sommeil.
Au sens mystique, « au matin », à cause de l'annonce de la résurrection du Christ, ce fut la joie. Ou bien « au matin », lorsque la lumière spirituelle brille de nouveau dans l'homme, alors c'est la joie (Ps 29, 6).
La joie doit aussi être associée à la pénitence (Ps 42, 2).
Jour.
Sens du mot.
« Le jour », c'est-à-dire Gabriel, « profère la parole au jour », c'est-à-dire à la Vierge Marie la parole du Sauveur (Ps 18, 3).
« Les jours » peuvent se comprendre de trois manières. Il s'agit d'abord des jours de la vie présente. D'autres jours sont les oeuvres vertueuses. D'autres sont les jours de l'éternité et de la justice (Ps 36, 18).
On peut parler de jour mauvais quand un danger y survient, et surtout quand menace le danger de la damnation éternelle, et tel est le jour du jugement (Ps 48, 6).
Juge.
Aptitude.
Deux qualités sont requises pour l'aptitude d'un juge : qu'il soit sage et juste (Ps 7, 10).
Jugement.
Il y a un double jugement : de discussion ou d'examen, et de condamnation (Ps 1, 5 ; Ps 5, 11b).
Il y a un triple jugement : de condamnation, de purification, de discernement (Ps 34, 1).
Il y a deux sortes de jugement : un jugement de sévérité, et un jugement de miséricorde ou d'équité ; ou bien un jugement de discussion et de discernement (Ps 42, 1).
Trois choses sont requises dans un jugement : d'abord que le juge assume sa charge pour juger, puis qu'il considère les mérites de la cause, enfin qu'il profère une sentence juste (Ps 34, 23-24a).
Dans la discussion d'un jugement trois choses sont nécessaires. Une première chose est requise de notre côté ; une autre du côté de Dieu ; une troisième est la discussion elle-même. De notre côté est requise non seulement une écoute extérieure matérielle, mais aussi une écoute intérieure. Du côté de Dieu sont requis la parole et le témoignage (Ps 49, 7-16).
La procédure du jugement est double : la première met un obstacle aux maux que les ennemis projettent (Ps 5, 11c). La seconde les chasse de la compagnie des bons (Ps 5, 11d).
Jugement dernier.
Au jugement dernier trois choses auront lieu. Il y aura d'abord un feu embrasant la surface du monde. Puis la sentence du jugement au cours de laquelle Dieu reprochera aux impies leurs péchés, et proférera la sentence de damnation, soit de manière vocale, soit de manière mentale. Enfin les impies seront enveloppés par le feu (Ps 20, 10).
Au jour du jugement un feu se divisera par la puissance divine, car il y aura une chaleur extrême sans lumière par un feu enveloppant les réprouvés ; et il y aura un feu resplendissant sans chaleur pour la gloire des élus (Ps 28, 7).
Justice.
Les deux parties de la justice sont de faire le bien et d'éviter le mal (Ps 13, 1 ; Ps 33, 15 ; Ps 36, 27).
Notre justice vient de Dieu (Ps 34, 24).
Les hommes satisfont à la justice par leur propre jugement (Ps 1, 5).
Justification.
Deux choses sont nécessaires à la justification : l'aversion du péché et la conversion à Dieu (Ps 51).
Latrie.
Voir : Culte.
Loi.
La loi humaine régit les choses qui relèvent de cette vie seulement, tandis que la loi divine ordonne en vue de la vie future (Ps 18, 8).
Dans la loi humaine les choses illicites sont permises, comme l'usure et la prostitution, car elle ne peut corriger toutes choses. Telle n'est pas la loi du Seigneur, car elle est « sans tache », c'est-à-dire excluant tous les maux (Ps 18, 8).
La loi ancienne accomplissait imparfaitement, la loi nouvelle parfaitement ; car la loi ancienne réprime par des peines temporelles, qui châtient la main, mais la loi nouvelle réprime par des peines éternelles, qui châtient le coeur (Ps 18, 8).
Trois choses sont contenues dans la loi : les témoignages, les jugements et les préceptes (Ps 18, 8).
Louange.
La louange est une parole qui met en lumière la grandeur d'une vertu, ou qui en résulte du moins (Ps 17, 4).
La louange est le sacrifice de Dieu, en tant qu'elle est le signe de la dévotion intérieure ; car la louange signifie que l'homme offre son esprit à Dieu, et Dieu veut que cela lui soit rendu (Ps 49, 14).
La louange de Dieu doit procéder de la joie du coeur (Ps 46, 2).
Dieu doit être loué à cause de la hauteur de sa nature (Ps 46, 2).
Maison.
On distingue deux sortes de maisons spirituelles du seigneur, et la troisième est matérielle, c'est l'Église, demeure qui apporte le salut. La maison spirituelle de Dieu, c'est l'Église militante. L'autre c'est l'Église triomphante (Ps 26, 4).
On habite dans la maison du Seigneur par la foi et la charité, et par la conformité des bonnes oeuvres (Ps 26, 4).
Voir aussi : Église.
Mal, maux, malice.
Le fait que l'homme ne garde pas Dieu dans son coeur constitue le principe de la malice (Ps 13, 1).
La malice du coeur est multiple. Parfois il s'agit de la délectation du péché que les méchants commettent. De même il s'agit de l'orgueil et de la fausseté. Ou encore de la passion charnelle (Ps 16, 10).
Il y a trois sortes de maux qui correspondent à trois péchés. Ou bien il y a le péché contre Dieu, ou contre le prochain, ou contre soi (Ps 25, 4-5).
Se détourner du mal est méritoire à la seule condition qu'une telle volonté soit informée par la charité, c'est-à-dire que le but de se détourner du mal soit en vue de Dieu (Ps 33, 15).
Selon Grégoire, les maux qui nous oppriment ici-bas nous contraignent à marcher vers Dieu (Ps 54, 7).
Deux choses préservent l'homme du mal : la crainte de Dieu et l'amour de la vérité (Ps 11, 2).
Mansuétude.
La mansuétude est une vertu qui apaise la colère (Ps 24, 9).
Matin.
Sens du mot
Le mot matin s'entend de quatre manières : il signifie le jour naturel ; la vie humaine ; le jour de la grâce de la première conversion de l'homme à Dieu ; l'éternité (Ps 5, 5).
Ou bien, par matin, on entend le principe d'une bonne oeuvre (Ps 45, 6).
Méchants, mauvais, injustes.
Les méchants nient que Dieu est en raison de sa sublimité (Ps 52, 3).
Il en est qui pervertissent leur instinct naturel, et ces derniers rejettent la connaissance de Dieu (Ps 8, 3).
Selon Aristote, un homme mauvais est pire qu'une bête mauvaise, parce qu'avec la malice il possède l'intelligence afin d'inventer encore des maux divers (Ps 48, 13).
Il est au pouvoir de l'homme injuste de se proposer de pécher, et cela ne dépend pas du destin lié aux étoiles (Ps 35, 2).
Les méchants se haïssent eux-mêmes en quelque façon. Ils haïssent ce qui a trait à la nature raisonnable (Ps 10, 6b).
Le méchant trompe le prochain de trois manières : dans les promesses, et cela par serment, dans les contrats, dans les jugements (Ps 14, 5).
Les méchants se nourrissent de biens extérieurs (Ps 1, 4).
Leur sort
En bien : ce sort entraîne la honte de leurs péchés, la douleur de leurs péchés, la conversion à Dieu, la honte (Ps 6, 11).
En mal : le sort des méchants est comparé à poussière qui est sans consistance, éparpillée, sèche et aride (Ps 1, 4). Aussi ne ressusciteront-ils pas (Ps 1, 5).
Ils rougiront à cause du dévoilement de leur péché devant tous, et la reconnaissance de leur péché sera pour eux un objet de confusion (Ps 6, 11).
Mensonge.
Il y a trois sortes de mensonges : le mensonge pernicieux qui nuit à quelqu'un, soit spirituellement, soit matériellement ; le mensonge joyeux qui est proféré pour amuser ; le mensonge officieux qui est proféré en vue d'un avantage temporel ou spirituel (Ps 5, 7).
Le mensonge pernicieux est le plus grave. Il est toujours mortel. Le mensonge officieux peut être quelquefois véniel. Le mensonge joyeux est toujours véniel (Ps 5, 7).
Miséricorde.
La miséricorde est une tristesse éprouvée à propos du malheur des bons (Ps 36, 1).
La miséricorde de Dieu a deux sens : c'est l'effet de la grâce, effet qui est conféré dans les sacrements. Selon une autre interprétation, la miséricorde est le Christ lui-même, qui nous a été donné par la miséricorde de Dieu (Ps 47, 10).
On dit de la miséricorde divine qu'elle est grande en raison de l'incompréhensibilité avec laquelle elle accomplit toutes choses, à cause de sa sublimité, pour sa constance, pour sa puissance, quant à son effet (Ps 50, 3).
Au ciel il n'y a aucune misère, et c'est pourquoi la miséricorde n'est plus nécessaire ; tandis que la terre, sur laquelle l'homme est saturé de multiples misères, a besoin de la plénitude de la miséricorde (Ps 32, 5 ; Ps 37, 3).
La miséricorde prévenante et la miséricorde subséquente sont nécessaires : la miséricorde prévenante est nécessaire parce qu'elle inspire l'âme, et la miséricorde subséquente aide à la réalisation (Ps 22, 6).
La miséricorde se manifeste dans l'homme lorsqu'il compatit aux malheurs d'autrui. Mais en Dieu ce n'est pas selon ce mode, car Dieu est impassible et « ne compatit pas ». Il y a miséricorde en Dieu lorsqu'il éloigne l'adversité en toute chose, de telle sorte que les adversités sont largement assumées à la place de ce défaut (Ps 24, 10).
La miséricorde divine est utile aux justes afin qu'ils ne se prévalent pas de leur justice (Ps 50, 1-2).
La miséricorde de Dieu apporte la paix aussi bien dans la prospérité que dans l'adversité (Ps 41, 9).
On peut espérer en la miséricorde divine pour une double raison : la première raison vient de la considération de la nature divine, la seconde vient de cette considération et de la multitude de ses effets (Ps 50, 3).
Dans l'Église tous reçoivent en général la miséricorde : mais les bons avec les sacrements reçoivent la miséricorde, c'est-à-dire la grâce, et l'effet du sacrement ; tandis que les mauvais reçoivent seulement le sacrement.
Ceux qui ne reçoivent pas la doctrine commune de l'Église ne reçoivent pas cette miséricorde (Ps 47, 10).
Par la miséricorde l'homme satisfait pour ses péchés (Ps 40, 2).
La miséricorde abonde toujours avec la tentation (Ps 25, 3).
Monde.
Dans le monde se trouvent Dieu, les anges, les animaux, les plantes et les éléments (Ps 17, 9).
Ce monde est le lieu des voyageurs, non de ceux qui habitent en un lieu déterminé, car ils sont dans un mouvement continuel (Ps 18, 6).
Musique.
La musique doit être simple, afin qu'en se consacrant aux choses divines les hommes soient détournés des choses matérielles (Ps 32, 3).
Harmonies musicales.
Dans tous les cultes on a pratiqué des harmonies musicales dans le but d'inciter l'âme humaine à se tourner vers Dieu (Ps 32, 2).
Les hommes se sont habitués à la pratique de cette harmonie musicale de deux manières : parfois en recourant aux instruments de musique, mais parfois aux chants (Ps 32, 2).
Le sentiment de l'homme par les instruments et les harmonies musicaux se dispose à trois choses : il s'établit parfois dans une rectitude et fermeté d'âme, parfois il est ravi vers la hauteur, parfois il repose dans la douceur et la joie (Ps 32, 2).
Chants.
Trois genres de chant ont été institués. Le premier genre comprend le chant dorien, qui correspond au premier et au deuxième ton. Le deuxième genre comprend le chant phrygien, qui correspond au troisième ton. Le troisième genre est le chant hippolydien, qui correspond aux cinquième et sixième tons. Les autres ont été découverts par la suite (Ps 32, 2).
Il y eut deux genres de chant dans l'ascension du Christ : celui des Apôtres et celui des Anges. Les Apôtres, eux, ont une connaissance imparfaite des réalités divines ; et c'est pourquoi la jubilation exprimant la joie de l'ascension du christ en gloire leur convient. Semblablement il y eut les Anges, qui eux eurent une connaissance claire ; mais à ces derniers ne convient pas la jubilation, mais l'annonce manifeste (Ps 46, 6).
Instruments.
Certains instruments donnent le premier ton, comme la flûte et la trompette ; d'autres donnent le deuxième ton, comme l'orgue ; d'autres le troisième, comme le psaltérion et la cithare (Ps 32, 2).
« Je te louerai sur la cithare. » Sur la cithare, à différence du psaltérion, car le psaltérion donne un son aigu et signifie que nous avons acquis les joies célestes. La cithare donne un son grave et signifie que nous sommes libérés des maux du monde (Ps 42, 4).
Au sens mystique les dix cordes du psaltérion signifient la loi de Dieu qui comprend dix préceptes (Ps 2, p. 45).
Le psaltérion donne le son le plus haut, et signifie la louange qui a trait aux biens célestes (Ps 32, 2).
Nature.
Seule la nature douée de raison est capable de Dieu, en connaissant et en aimant (Ps 8, 5).
Nombre.
Signification.
Huit : par le nombre huit est signifiée la résurrection (Ps 6, 1).
Quatre : par le nombre quatre est signifiée la première vie, parce que c'est le nombre des corps (Ps 6, 1).
Trois : par le nombre trois est signifiée la seconde vie, laquelle est spirituelle (Ps 6, 1).
Sept : les deux vies achevées, c'est-à-dire la vie corporelle signifiée par le nombre quatre, et la vie spirituelle signifiée par le nombre trois, le nombre sept ayant été atteint, vient alors la joie du jugement et justice est rendue à chacun selon ses mérites (Ps 6, 1).
Nuit.
Le temps de la nuit est le temps propre à la méditation à cause du repos ; et c'est pourquoi dans le repos de la nuit l'homme médite et découvre une multitude de choses qui lui procurent la science ; et c'est pourquoi c'est le temps consacré à la connaissance (Ps 18, 3).
Oeuvre(s).
Toutes nos oeuvres doivent aboutir à la gloire de Dieu (Ps 9, 3).
La crainte, la connaissance et l'amour de Dieu, sont le principe de toute bonne oeuvre (Ps 52, 2).
Il y a deux genres de bonnes oeuvres. Certaines sont appelées sacrifice lorsque quelqu'un consacre ses biens à Dieu. Mais lorsque quelqu'un donne tout [...], ne se réservant rien, on appelle cela holocauste (Ps 19, 4).
On dit d'une oeuvre qu'elle est impure en raison de la passion charnelle et de la vaine gloire (Ps 17, 25).
Onction.
Voir : Christ, David et Homme.
Orgueil.
Le premier signe distinctif de l'orgueil, c'est lorsque quelqu'un estime pouvoir vivre par lui-même. Le second signe distinctif de l'orgueil, c'est lorsque quelqu'un veut se glorifier en quelque chose de préférence aux autres (Ps 11, 5).
Paix.
La fin de la paix temporelle, selon Aristote, est la contemplation de la vérité. C'est pourquoi la paix est la fin utile de la vie active, et la paix est ordonnée à la contemplation (Ps 45, 11).
Pardon.
Celui qui pèche par faiblesse ou par ignorance obtient facilement le pardon (Ps 17, 23).
Péché.
Le péché est une infirmité spirituelle (Ps 6, 3).
Le péché est le mal souverain (Ps 37, 9).
Les péchés sont les taches de l'âme (Ps 31, 1).
Dans le péché H y a une double difformité ou tache. L'une vient de la suppression de la grâce dont le pécheur est privé : et celle-ci est totalement enlevée, et non couverte, parce que la grâce lui est donnée. L'autre tache est due à un acte peccamineux passé : et celle-ci n'est pas détruite, non qu'on ne lui attribue pas ce qu'il n'a pas fait, mais parce que cet acte ne lui est pas imputé comme faute : et cette tache-là est couverte (Ps 31, 1).
Dans le péché on distingue d'abord l'offense à Dieu, puis la tache, enfin l'obligation à la peine (Ps 31, 1).
Il y a deux genres de péchés : l'un est un péché de transgression, et l'autre d'omission. Et ces derniers, c'est-à-dire les péchés d'omission, sont appelés fautes (Ps 24, 7).
Le péché est double : de transgression, et cela se discerne plus facilement, car l'homme sait qu'il a commis un acte mauvais. D'omission, et cela se voit difficilement, parce que ces actes n'obligent pas sans cesse, mais ils ont lieu en une circonstance déterminée et à un moment donné (Ps 18, 13).
Le péché naît en nous principalement en vertu de trois causes : par la corruption de l'irascible, de la raison et du concupiscible (Ps 4, 5).
Le péché qui est dû à l'orgueil est plus important que celui qui se commet par l'ignorance, ou par la faiblesse : car l'orgueil est le principe et la cause de tout péché (Ps 18, 14b).
Le péché de l'homme est dû au fait qu'il ne se maintient pas sous la règle de la loi divine (Ps 35, 13).
Les causes de l'incitation au péché sont la flatterie, le mépris de Dieu et la présomption (Ps 9, 24-27).
Le premier genre de péché prend son origine en nous, et c'est principalement le péché originel, et ces péchés viennent de la corruption du foyer, c'est le cas des péchés charnels. Parfois ils tirent leur origine d'autrui (Ps 18, 13).
Le péché originel est la racine de toute faute actuelle. Il est unique dans son essence, mais multiple en puissance (Ps 50, 7).
Il y a divers péchés d'origine, mais tous se réduisent à un unique péché (Ps 31, 2).
Quelqu'un commet un péché en acte de deux manières : par une injustice manifeste, et par la fraude (Ps 27, 3).
Le péché commis après la venue du Seigneur est plus grave que celui qui a été commis avant (Ps 12, 1).
Il n'est pas de plus grand péché que de se détourner de Dieu, et cela se fait par l'orgueil (Ps 18, 14b).
Les péchés véniels, quels qu'ils soient ou de quelque manière qu'ils soient commis, ne font pas un péché mortel mais y disposent (Ps 39, 13).
Plus un homme est doué de qualités intellectuelles, et occupe une haute situation, plus la gravité de son péché augmente en lui (Ps 24, 7).
L'iniquité, la fraude et la cruauté aggravent la faute (Ps 34, 7).
Lorsqu'il s'agit d'une ignorance simulée, alors le péché est grave (Ps 35, 4).
Il y a trois choses qui aggravent les péchés : leur multitude, leur gravité et leur réitération (Ps 37, 5).
Le péché de la bouche est aggravé par trois circonstances : à cause de la personne contre laquelle s'adresse l'iniquité, à cause de ce qui est dit, à cause de la racine de ce qui est dit (Ps 30, 1 9b) ; ou encore par la fréquence et la tromperie (Ps 49, 19).
Le péché est aggravé par deux choses : par l'attachement de celui qui le commet et par le mépris de Dieu (Ps 51).
Trois choses contribuent à la croissance du péché : le mauvais propos, la tentative, et l'effet (Ps 7, 15).
Il y a péché contre l'Esprit-Saint quand on pèche avec une certaine malice, et cela se réalise quand l'obstacle, c'est-à-dire la crainte, est écarté (Ps 35, 2).
Le péché de la bouche se commet de trois manières : parfois en maudissant Dieu ou le prochain, ce qui est proférer un blasphème ; parfois en proférant des injures ; parfois en trompant (Ps 9, 28).
Ou bien il se commet de deux manières : soit par une malice manifeste, et c'est le mensonge ; soit par une fraude cachée, et c'est la ruse (Ps 35, 4).
Le péché du coeur se commet de deux manières : par mépris du bien, et par zèle pour le mal (Ps 35, 4).
Les deux effets du péché sont la souillure de l'âme et le désordre de l'affection (Ps 50, 12).
L'effet de l'état peccamineux est la distraction du coeur (Ps 39, 13).
Tout homme en péchant corrompt sa nature, et c'est pourquoi après le péché la sensualité résiste davantage à la raison (Ps 41, 7).
Le péché a désordonné le corps, et le corps a désordonné l'âme (Ps 40, 5).
Par l'esclavage du péché l'homme est amène au vieillissement, et devient membre du vieil homme (Ps 6, 8).
La douleur du péché est plus grande que toute douleur ; non en vérité d'après le sentiment, mais selon la vérité objective (Ps 37, 18).
Les péchés doivent être purifiés par les larmes, car les larmes lavent le péché qu'il est honteux d'avouer (Ps 6, 7).
On obtient la rémission des péchés de trois manières : par les tribulations qui opèrent la rémission des péchés, si on les supporte avec patience. De même par l'humilité. Semblablement par la peine (Ps 24, 18).
Par la confession proprement dite des péchés, et par l'absolution en vertu du pouvoir des clés, la peine est remise, et en raison du sentiment de honte une grâce plus abondante est conférée au pénitent, et il obtient de nombreux biens (Ps 31, 5).
Il y en a qui ne reconnaissent pas leurs péchés pour trois raisons. Parce que la raison est obscurcie par la gravité du péché. Parce que les autres les louent pour leurs péchés. Ou encore, s'ils reconnaissent leur péché, ils ne le détestent cependant pas (Ps 50, 5).
David a toujours son péché devant lui comme une chose hostile, nuisible et détestable. Il reconnaît sa faute et médite continuellement sur celle-ci (Ps 50, 5).
Pécheur.
Les pécheurs sont à proprement parler ceux qui pèchent par habitude, ou qui ont le propos de pécher en acte et qui le mettent à exécution (Ps 27, 3).
Les pécheurs méprisent Dieu pour deux raisons. D'abord, parce qu'ils ne croient pas en Dieu. Puis parce qu'ils croient se suffire à eux-mêmes (Ps 52, 6).
Les pécheurs sont désordonnés dans leur affection de deux manières. D'abord par leur mépris de Dieu. Puis par leur amour désordonné à l'égard des biens temporels (Ps 52, 6).
Les pécheurs ont besoin d'un double remède â cause d'un double mal qu'ils encourent, c'est-à-dire l'offense à Dieu et l'obligation à la peine. Et c'est pourquoi ils ont besoin d'apaiser Dieu et d'être absous de la peine, ce qu'ils ne peuvent faire eux-mêmes (Ps 48, 8).
Les voies du pécheur sont les pensées ou les volontés (Ps 9, 26a).
L'homme se comporte de trois manières dans le péché. Parfois il est en état de concupiscence, et son esprit résiste ; et alors il n'atteint pas sa tête. Parfois il consent, mais sous la contrainte de la passion, et alors bien qu'il parvienne à la tête, il ne la dépasse cependant pas. Mais lorsqu'« ils se réjouissent d'avoir mal fait, et tressaillent de joie dans les choses les plus mauvaises », alors les iniquités s'élèvent au-dessus de leur tête (Ps 37, 5).
La tentative du pécheur aboutit selon son intention à la ruine du pauvre, mais selon le dessein de Dieu elle aboutira à l'anéantissement de son pouvoir, et à sa ruine totale (Ps 9, 31).
L'homme qui est en état de péché souffre de trois maux : de la perversité de son action, de la blessure de la nature et de sa faiblesse, de la culpabilité due à un châtiment imminent (Ps 6, 1).
Les pécheurs sont morts dans leurs péchés et n'éprouvent point leurs maux (Ps 34, 14).
Les pécheurs sont inutiles aux autres et vis-à-vis d'eux-mêmes. Aux autres par la parole et l'action (Ps 13, 3b et c). Vis-à-vis d'eux-mêmes en perdant le bien qu'ils possèdent et en étant privés du bien qu'ils espèrent, c'est-à-dire le bonheur (Ps 13, 3d).
Les pécheurs reçoivent en proportion de leurs péchés (Ps 10, 7).
La mort des pécheurs est très funeste, parce qu'ils meurent dans leur corps et dans leur âme (Ps 33, 22).
Peine.
Il y a deux sortes de peines. L'une est infligée par nécessité. L'autre est assumée par la volonté (Ps 24, 17).
Les peines infligées font deux choses : elles affligent le coeur et contraignent extérieurement le corps (Ps 24, 17).
Pénitence.
Les trois parties de la pénitence, contrition, confession et satisfaction, sont mentionnées au psaume 37, 18-19.
Père.
Le Père loue le Christ de trois manières : pour son émanation, sa vertu et son opération (Ps 44, 2).
Peuple.
Le peuple est la multitude des hommes unie par le lien du droit. On dit des Juifs qu'ils sont un peuple, parce qu'ils ont et sont sous la loi de Dieu (Ps 2, 1).
Précepte(s).
On appelle précepte ce qui est pour ainsi dire conçu avec précision, c'est-à-dire en vue de son accomplissement, autrement dit, ce que nous sommes tenus d'accomplir avec précision (Ps 18, 9).
On distingue les préceptes cérémoniels, lesquels sont dus à la seule autorité divine ; les préceptes moraux qui se fondent sur l'obligation résultant de toute vertu ; les préceptes judiciaires se fondant sur l'obligation qui lie les hommes entre eux par un contrat (Ps 18, 9).
Prédication.
La prédication doit être ordonnée à deux choses : à montrer la magnificence de Dieu, comme lorsqu'on prêche la foi, ou bien à annoncer les bienfaits de Dieu, afin que la charité s'enflamme dans leur coeur (Ps 47, 14).
Prière.
La prière est un acte de la raison (Ps 21, 3).
La prière est une élévation de l'esprit vers Dieu, ou, selon Jean Damascène, une élévation de l'intelligence vers Dieu (Prologue, p. 34).
Dans la prière l'homme s'entretient en particulier avec Dieu (Ps 41, 12).
La prière est l'interprète de l'espérance, et c'est pourquoi elle suit l'espérance (Ps 32, 22).
La prière est l'unique refuge au milieu des tribulations (Ps 16, 1 ; Ps 34, 13).
La prière doit comprendre trois qualités : elle doit être attentive, droite et fervente (Ps 3, 5).
Il faut s'appliquer sans relâche à la prière (Ps 21, 12b).
La répétition de la prière excite le désir (Ps 54, 2).
Il faut prier « au temps favorable », c'est-à-dire celui de la grâce et de la vie présente (Ps 31, 6a).
N'importe quelle affaire doit toujours commencer par la prière (Ps 36, 5).
On se prépare à la prière de deux manières : ou bien par l'élévation de son esprit vers Dieu, ou bien par la confiance qu'on a en Dieu (Ps 24, 1-2).
Tout saint doit prier (Ps 31, 6a).
Il faut prier afin de recevoir la rémission de nos péchés (Ps 31, 6a).
La prière est inutile si elle ne s'appuie pas sur l'espérance (Ps 30, 15).
L'homme doit d'abord attribuer son propre bien à Dieu, ensuite avoir la justice, puis crier, enfin être exaucé (Ps 4, 2).
Il y a trois raisons pour lesquelles une prière est digne d'être exaucée : la première est la bonté divine ; la deuxième les suffrages des saints ; la troisième le mérite personnel (Ps 19, 2).
Lorsque la demande procède d'un très profond désir, alors elle est acceptée par Dieu, et dans ce cas, ce n'est pas seulement la bouche qui demande, mais bien plutôt le coeur (Ps 26, 8).
Lorsqu'un homme prie Dieu et n'est pas exaucé, c'est parce que lui-même n'écoute pas celui qui le commande ; mais celui qui obéit à Dieu et à sa loi, celui-là est alors exaucé (Ps 37, 16).
Parfois Dieu exauce ce qui est demandé, et non point la demande elle-même, parce que ce qui est demandé, on l'obtient par la grâce et la miséricorde (Ps 53, 4).
Dieu exauce et approuve la prière de celui qui crie ou prie avec une intention droite, mais lorsqu'il crie vers Dieu avec une prière simulée et mensongère, il ne l'exauce pas (Ps 17, 42).
La prière de quelqu'un est méprisée pour deux raisons. Ou bien lorsqu'il ne demande pas à bon droit, ou bien parce qu'il demande non avec piété mais avec orgueil (Ps 54, 2).
Les effets de la prière sont le don de la grâce divine, et en particulier le don d'intelligence, de l'instruction et de la protection de Dieu (Ps 31, 8).
Par la prière l'intelligence de l'homme monte vers Dieu (Ps 41, 12).
L'effet de la prière est la confession de la louange (Ps 42, 4).
Prophétie.
La prophétie traite des choses obscures et cachées qui sont renfermées dans la sagesse divine (Ps 50, 8b).
Il y a un triple mode de prophétie. Par l'intermédiaire des choses sensibles. Par des représentations imaginaires. Par la manifestation de la vérité elle-même. Ce dernier convenant à David (Prologue, p. 36).
Ou bien la prophétie comprend deux modes. Le premier révèle la vérité surnaturelle et intelligible sous des similitudes corporelles et imagées. Le deuxième révèle la vérité surnaturelle et intelligible sans l'ombre de l'imagination irréelle (Ps 50, 8b).
Providence.
La providence est la prévision des événements qui doivent se dérouler dans le futur (Ps 15, 7).
La providence est la cause de l'ordonnance de la création (Ps 23, 2).
Psalmodie.
Psalmodier est une oeuvre manuelle, et par cette oeuvre est signifiée une bonne action (Ps 9, 3 ; Ps 17, 50).
Nous devons psalmodier, c'est-à-dire nous réjouir par le coeur et par la bouche, et par les oeuvres, à cause des bienfaits reçus (Ps 9, 12).
Psaume(s).
On appelle psaume un cantique que David chantait ou faisait chanter sur le psaltérion (Ps 2, 0).
Le mot psaume vient à proprement parler de psaltérion, qui est un instrument à dix cordes qu'on touche avec la main (Ps 2, 0).
Certains psaumes sont historiques, mais n'ont pas été établis selon le déroulement de l'histoire. Ils ont une signification qui transcende donc leur contexte historique (Prologue, p. 38-39).
En hébreu les psaumes sont ordonnés selon l'ordre des lettres de l'alphabet (Ps 2, p. 45).
Matière.
Le psaume 1 décrit de manière quasi universelle la condition et l'évolution du genre humain.
Le psaume 2 traite des tribulations du psalmiste qui signifient celles du Christ.
Le psaume 3 implore le secours divin contre la tentative des adversaires du psalmiste et il est rédigé sous forme de prière.
Le psaume 4 est une exhortation du psalmiste qui, après avoir fait l'expérience de la miséricorde divine, encourage les autres à ne point désespérer.
Au psaume 5 David demande d'être amené sur la voie de la justice à cause de ses ennemis.
Au psaume 6 David demande que sa chute soit réparée.
Au psaume 7 David demande que ses ennemis soient vengés.
Au psaume 8 le psalmiste rend grâce pour les bienfaits accordés au genre humain tout entier.
Au psaume 9 il rend grâce spécialement pour le bienfait qui lui a été prodigué dans la destruction de ses ennemis.
Au psaume 10 le psalmiste montre la confiance qu'il a conçue à la suite de la libération de ses ennemis.
Dans cette première décade le psalmiste traite de la persécution que lui-même avait soufferte de la part de son fils Absalom, persécution qui préfigurait celle que le Christ souffrirait de la part de Judas.
Dans la deuxième décade il est question de la persécution qu'il a soufferte de la part de Saül, persécution qui préfigurait celle que le Christ souffrirait de la part des princes des prêtres.
Au psaume 11 le psalmiste expose les tromperies de ses adversaires.
Au psaume 12 le psalmiste blâme la tromperie de ses ennemis et il réclame de Dieu un remède contre eux.
Au psaume 13 il expose la malice de ses ennemis.
Au psaume 14 le psalmiste énumère en détail la justice que Dieu exige de l'homme.
Au psaume 15 il montre comment il adhérait lui-même à la justice.
Au psaume 16 le psalmiste demande en priant d'être libéré de ses ennemis.
Au psaume 17 il rend grâce d'avoir été libéré.
Au psaume 18 le psalmiste loue Dieu en tant que bienfaiteur de tout ce qui lui a été accordé.
Au psaume 19 il demande d'être élevé à des biens supérieurs.
Au psaume 20, comme s'il était déjà exaucé, il annonce son exaltation.
Dans la troisième décade il s'agit de la persécution que David eut à souffrir de la part du peuple tout entier, qui le rejeta sur l'ordre de Saül.
Le psaume 21 traite de la tribulation de David et préfigure d'une manière spéciale la Passion du Christ.
Au psaume 22 le psalmiste parle du remède grâce auquel il est soutenu dans sa propre tribulation.
Au psaume 23 le psalmiste fait valoir la puissance de celui qui lui vient en aide.
Au psaume 24 il expose sa prière contre ses tribulations.
Au psaume 25 il expose sa justice pour que sa prière soit agréée.
Au psaume 26 il exprime la confiance en Dieu qu'il a conçue de sa prière.
Au psaume 27, pour ne pas défaillir dans sa confiance, le psalmiste ajoute encore un psaume de prière.
Au psaume 28 le prophète exhorte les autres à l'action de grâce.
Au psaume 29 lui-même rend grâce.
Au psaume 30 le psalmiste expose tout le déroulement de sa libération.
Dans la quatrième décade il est question de la tribulation que les bons endurent de la part des pécheurs.
Le psaume 31 est le deuxième psaume pénitentiel. Dans le premier psaume pénitentiel, c'est-à-dire au psaume 6, le psalmiste traite de la contrition du coeur, tandis que dans celui-ci il traite de la confession.
Au psaume 32 le psalmiste traite de la dignité des justes.
Au psaume 33 il invite les autres à la louange de Dieu.
Au psaume 34 le psalmiste implore le secours divin contre les tribulations des impies.
Au psaume 35 il décrit le mal des pécheurs.
Au psaume 36 le psalmiste enseigne le devoir de mépriser le bonheur des impies.
Au psaume 37 il confesse qu'il est affligé à cause de ses propres péchés.
Au psaume 38 il promet sa prudence pour l'avenir.
Au psaume 39 le psalmiste traite de la confiance dans le secours divin.
Au psaume 40, de Dieu il demande sa miséricorde constante.
La cinquième décade est établie en vue d'implorer le secours divin contre les maux présents. Et elle est une figure des maux temporels qui arrivèrent à David. Au sens mystique il s'agit de l'homme juste demandant le secours divin contre ceux qui combattent le royaume de l'Église.
Au psaume 41 le psalmiste fait connaître le désir qu'il a de Dieu.
Au psaume 42 il a recours à la prière afin d'accomplir son désir.
Au psaume 43 il prie face à l'affliction de tout le peuple.
Au psaume 44 il expose la gloire du royaume et du roi en mentionnant les bienfaits divins. Il traite des épousailles du Christ et de l'Église, qui furent entamées tout d'abord lorsque le Fils de Dieu s'unit à la nature humaine dans le sein virginal.
Au psaume 45 le psalmiste après avoir été exaucé en faveur du peuple, montre le bienfait donné au peuple.
Au psaume 46 il exhorte les nations étrangères à se convertir à Dieu.
Au psaume 47 il décrit la grande exultation du peuple ou de la cité.
Au psaume 48 il exhorte les nations à mettre leur confiance en Dieu.
Au psaume 49 il instruit les nations à propos du culte de Dieu.
Au psaume 50 il traite de la totale rémission des péchés.
Ici se termine la première division des cinquante psaumes qui est ordonnée aux pénitents. La deuxième division est ordonnée aux progressants (voir Prologue, p. 38).
Au psaume 51 le psalmiste examine la méchanceté des pécheurs dans leur attachement au péché. Ce psaume s'entend principalement des méchants qui persécutent le Christ, ou en lui-même, ou dans ses membres (Ps 51, 2).
Au psaume 52 le psalmiste examine la méchanceté des pécheurs dans leur mépris de Dieu.
Au psaume 53 il expose la persécution qu'il endure de la part des pécheurs.
Au psaume 54 il expose sa libération des ennemis.
Psaumes pénitentiels.
Les psaumes de pénitence commencent dans la douleur et se terminent dans la joie (Ps 31, 11).
Usage liturgique.
Le psaume 41 est chanté à l'office du baptême, le Samedi saint et à la Pentecôte, lorsqu'un baptême solennel est célébré pour les catéchumènes. Il est aussi chanté aux obsèques des morts, parce qu'il convient aux hommes parfaits d'aller vers la source éternelle (Ps 41, 2).
Le psaume 44 se chante en la fête de la Nativité du Seigneur à cause de la louange de l'époux. Il se chante aussi aux fêtes de la Vierge, en raison de sa louange : « La reine s'est tenue debout. » Il se chante pareillement aux fêtes des vierges, car « elles seront amenées au roi » (Ps 44, 1 5b). Et semblablement aux fêtes des Apôtres, car le psalmiste dit : « A la place de tes pères » (Ps 44, 18).
Le psaume 50 est le plus répété dans l'Église, parce qu'il implore la miséricorde, et obtient ainsi le pardon (Ps 50, 1).
Psautier.
C'est l'Esprit-Saint lui-même qui révèle le psautier.
La matière de ce livre est le Christ et ses membres.
Sa matière est universelle.
Le psautier renferme la matière générale de toute la théologie et traite de toute l'oeuvre divine.
Son mode ou sa forme est la déprécation ou la louange.
Le psautier peut être dit parole de gloire de quatre manières : quant à sa cause originelle, quant à son contenu, quant à son mode d'émanation, quant à son invitation à la gloire.
Sa finalité est la prière qui est une élévation de l'esprit vers Dieu, et l'union de l'âme au Dieu très-haut et saint.
Il y a trois divisions du Psautier : une première division considère le nombre des 150 psaumes et leur mystère ; une deuxième division se fait d'après cinq livres, chacun de ces livres se terminant par un psaume ayant Fiat, Fiat comme conclusion ; une troisième division comprend trois groupes de cinquante psaumes. Chacun de ces groupes représente un état du peuple fidèle. À la première cinquantaine est ordonné l'état de la pénitence. À la deuxième cinquantaine est ordonné l'état de la justice. La troisième cinquantaine se conclut sur la louange de la gloire éternelle.
Le psautier est le livre le plus utilisé dans l'Église, parce qu'il renferme toute l'Écriture ; parce qu'il nous donne l'espérance de la miséricorde divine.
Les faits du psautier doivent être exposés comme une figure du Christ ou de l'Église.
Les traductions du Psautier sont au nombre de trois :
la première (la Vetus Latina) remonte au temps des Apôtres et fut corrigée par
saint Jérôme à cause de son altération par les scribes. C'est la version qu'on lit en
Italie « et qui est connue sous le nom de Psautier romain » ;
la deuxième fut la version latine que saint Jérôme réalisa d'après le grec,
« et qui devint connue sous le nom de Psautier gallican. Cette version devint le
texte de base de la Vulgate » ;
la troisième traduction est la version faite par saint Jérôme d'après l'hébreu :
« c'est le Psautier iuxta Hebraeos » (Prologue, p. 34-37).
Raison.
L'intelligence naturelle de l'homme n'est rien d'autre que le resplendissement de la clarté divine dans l'âme (Ps 35, 10b).
La lumière de la raison n'est rien d'autre qu'une participation à la lumière divine (Ps 30, 17).
La raison naturelle innée nous enseigne à discerner le bien du mal (Ps 4, 7a).
Le Seigneur a pourvu l'homme de la raison en vue de la sagesse (Ps 15, 7).
Rétribution.
Il y a une quadruple rétribution. La première est celle qui rétribue le bien pour le bien ; une autre rétribue le mal pour le mal ; une autre rétribue les biens pour les maux ; la quatrième est celle qui rétribue le mal pour le bien (Ps 37, 21).
Sacrifice.
Il y a deux sortes de sacrifices : le sacrifice intérieur par lequel l'homme donne son âme à Dieu. Et tout sacrifice extérieur qui est ordonné à la représentation de ce sacrifice intérieur (Ps 26, 6b).
Les sacrifices ne sont pas voulus en soi par Dieu, mais ils existent en tant qu'ils sont des signes d'une autre réalité, ou encore en tant qu'ils sont des signes de la vertu intérieure, et c'est pourquoi les hommes sont repris en soi pour les vertus qu'ils n'ont pas pratiquées, non pour les sacrifices (Ps 49, 8).
On accomplissait dans l'Ancien Testament un triple sacrifice. Le premier était appelé très digne, parce qu'on lui donnait le nom d'holocauste. Le deuxième était le sacrifice pour le péché. Le troisième s'appelait sacrifice d'immolation, ou de paix (Ps 39, 7).
Parmi les sacrifices, celui de la louange semble avoir la prééminence (Ps 26, 6b). Ce dernier n'est rien d'autre que la protestation de la dévotion intérieure et de la foi (Ps 49, 14).
Le sacrifice matériel s'accomplissait avec trois sortes d'animaux : avec des boeufs, des chèvres et des béliers ; et par-dessus les autres animaux c'était surtout un agneau qu'on offrait habituellement (Ps 28, 2a).
Le Seigneur a voulu que les sacrifices lui soient offerts non pour lui, mais afin que nous le reconnaissions comme le principe de tous nos biens, et la fin vers laquelle toutes choses doivent être rapportées (Ps 28, 2b).
Le sacrifice de louange comprend deux empêchements. L'un est la culpabilité qui vient du pécheur. L'autre est la faiblesse intérieure (Ps 50, 16).
Sagesse.
La vraie sagesse consiste en la connaissance de Dieu (Ps 47, 4).
Saint-Esprit.
Voir : Esprit-Saint.
Sainteté.
La sainteté repose sur la crainte et le culte de Dieu (Ps 11, 2).
La sainteté consiste en trois choses : en la macération de la chair, l'esprit de dévotion et la bonté du sentiment (Ps 34, 13).
Un seul péché mortel détruit aussitôt la sainteté (Ps 11, 2).
Il n'est rien qui détruise autant la sainteté que l'orgueil (Ps 33, 10).
Le signe de la disparition de la sainteté est double : la vanité et la tromperie (Ps 11, 3).
Saints.
Il y a une double communauté des saints. L'une se compose de ceux qui règnent avec Dieu dans la gloire ; l'autre de ceux qui militent sur la terre (Ps 19, 3).
Les saints voient l'essence même de la bonté divine dans la Patrie (Ps 51, 11). Les saints qui sont dans la Patrie dirigent leur contemplation vers Dieu lui-même (Ps 26, 4).
La joie des saints dans la Patrie est éternelle, sûre et plénière (Ps 5, 12).
Les saints loueront Dieu dans la Patrie en considérant sa bonté, et ils le confesseront en rendant grâce pour ses bienfaits (Ps 43, 9).
La réfection des saints et de Dieu est la même. Mais les saints sont refaits par l'amour de Dieu lui-même, tandis que Dieu se refait dans sa propre jouissance (Ps 49, 13).
Les saints gardent-ils la mémoire des impies ? Ils gardent des impies une mémoire, non en bien, mais de compassion et de commisération, et ils ne prient pas pour eux (Ps 33, 17).
Les saints aiment la vérité (Ps 30, 24).
Les saints ne peuvent qu'aimer Dieu (Ps 51, 11).
Les saints n'ont dans le monde aucune raison d'espérer si ce n'est en Dieu (Ps 13, 6).
La prière des saints est une voix forte à cause de la grandeur de leur amour et de leur demande, car ils demandent les réalités éternelles (Ps 33, 18).
De même que les cerfs rejettent ce qui est vénéneux, ainsi les saints rejettent tout péché ; et de même que les cerfs s'avancent à travers les épines sans blessure, ainsi les saints traversent la vanité de ce monde sans en jouir (Ps 28, 9).
Les saints sont représentés dans la peinture antique avec un bouclier rond sur la tête, qui leur tient lieu de couronne (Ps 5, 13).
La dignité des saints est souveraine, parce qu'eux seuls parviennent à la fin que tous les hommes désirent naturellement (Ps 32, 12).
Salut.
Il y a deux sortes de salut : l'un, corporel, commun aux hommes et aux bêtes : « Tu sauveras, Seigneur, les hommes et les animaux » (Ps 35, 7) ; l'autre spirituel et éternel, qui est propre au Christ. Si le psalmiste dit ainsi : « Mon salut », c'est parce que le salut du Nouveau Testament a été opéré par le Christ : « Israël a été sauvé par le Seigneur d'un salut éternel » (Is 45, 17] (Ps 21, 2).
Le salut humain consiste principalement dans la connaissance de la vérité (Ps 24, 5).
Trois choses sont requises pour parvenir au salut : le don de la grâce, la direction, et le progrès spirituel (Ps 27, 9).
Il y a un triple bien divin par lequel il semble que l'on puisse obtenir le salut. Le premier est la puissance. Le deuxième bien est la constance. Le troisième est la bonne disposition du corps et la vigueur (Ps 32, 17).
Par la confession de la vérité le salut parvient à l'homme (Ps 39, 11).
Le pouvoir séculier, c'est-à-dire la multitude des sujets, la force corporelle, les richesses extérieures, ne peut mener au salut (Ps 32, 15-16).
Sang.
On distingue trois sortes de sang. La première qui est produite par la nourriture et la boisson, c'est pourquoi la nourriture et la boisson sont appelées sang des pauvres. La deuxième, c'est le sang de l'homme, et l'homicide le répand. La troisième, c'est le sang de la semence en vue de la conservation de l'espèce, et le fornicateur le répand, car il n'agit pas en vue d'engendrer (Ps 25, 9).
Serment.
Il y a deux sortes de serment : par témoignage et par imprécation (Ps 7, 4).
Similitude.
Il y a une double similitude. L'une qui fait que les choses sont semblables parfaitement, c'est-à-dire lorsque les deux choses participent à la même forme d'un seul concept (ratio). Mais il y a une similitude dans la dissemblance, c'est-à-dire lorsque la forme se trouve en une chose véritablement, et dans une autre par participation éloignée (Ps 34, 10).
Soliloque.
Le soliloque est la conversation de l'homme avec Dieu seul à seul, ou avec soi uniquement (Prologue, p. 34).
Sort.
Le sort n'est rien d'autre qu'un signe recherché de la volonté divine (Ps 30, 1 6a). Il y a trois sortes de sorts : des sorts consultatifs, des sorts divinatoires, et des sorts distributifs (Ps 30, 16a).
Le sort en soi n'exprime pas quelque chose de mal, mais il devient mauvais de deux manières. D'abord, lorsqu'on recherche le signe de la volonté divine par un moyen indu, comme par l'intermédiaire du démon. Puis, si l'on recherche ce signe dans des choses sans qu'il y ait nécessité (Ps 30, 16a).
Tabernacle ou tente.
Au sens littéral, le tabernacle (la tente) était le lieu dans lequel ceux qui priaient étaient protégés par le secours divin, et surtout dans le Saint des saints où était le propitiatoire, et ainsi ils appelaient tabernacle (tente) la défense proprement dite de Dieu (Ps 26, 5).
Au sens mystique, le tabernacle (la tente) peut être appelé l'humanité assumée, ou la chair du Christ dans laquelle il nous cache par la foi et l'espérance. Ou bien autrement, le tabernacle (la tente) est appelé l'ordonnance de l'Église (Ps 26, 5).
Table.
« Tu as préparé devant moi une table... » Il s'agit de la table d'une double doctrine, là où se trouvent les diverses nourritures, c'est-à-dire les diverses doctrines spirituelles. Ou bien il s'agit de la table sacramentelle, c'est-à-dire de l'autel (Ps 22, 5).
On lit dans la Sainte Écriture qu'il y a une triple table. La première est la table de l'Ancienne Loi. La deuxième est celle du Nouveau Testament. La troisième table est dans la Patrie (Ps 22, 5).
Témoignage(s).
Les témoignages sont toutes les promesses de Dieu. Ou bien le mot « témoignage » désigne l'Ancien Testament qui est le témoignage du Nouveau. Ou bien on dit témoignage lorsqu'une vérité est attestée. Ou encore, on appelle témoignage l'attestation de la loi de l'esprit selon les juristes. Ou bien, selon Papias, on appelle témoignage tout ce qui est emprunté à une réalité extérieure pour engendrer la foi (Ps 24, 10).
Pour qu'un témoignage soit crédible, trois choses sont nécessaires : la dignité des témoins, un grand nombre de témoins, et la concordance de leurs témoignages (Ps 47, 5).
Tentation.
L'homme est très éprouvé par la tentation qui est une mise à l'épreuve : la tentation est l'acceptation de la mise à l'épreuve à propos de ce qu'on ignore, tandis que l'épreuve relève de ce qu'on sait par la manifestation de la vertu (Ps 25, 2).
Voir aussi : Diable.
Terre.
Au sens spirituel il y a quatre sortes de terre : la terre des vivants qui est une terre de gloire ; la terre de l'âme qu'on habite toujours par un retour à la conscience ; la troisième terre est l'Église militante qu'on habite par la confession de la foi ; la quatrième terre est celle de notre propre chair qu'on habite en y extirpant les vices et en y semant les vertus (Ps 36, 3).
Testament.
Le testament est en général tout pacte de Dieu. Ou bien le mot « testament » est pris au sens de Nouveau Testament, dans lequel toutes les promesses sont accomplies. [...] L'attestation peut être appelée manifestation, ou confirmation, ou certitude. Car les témoins manifestent et certifient, et c'est dans ce sens que le testament est pour ainsi dire appelé une manifestation ou une certification de l'esprit divin, ou ce que Dieu veut. Ou bien, selon Papias, on appelle testament dans la Sainte-Écriture le pacte ou l'accord (Ps 24, 10).
Triomphe.
Il y avait dans l'Antiquité deux genres de triomphe : l'un était plus solennel, l'autre plus modeste. Le premier était dit orné de lauriers, parce que le vainqueur était couronné de lauriers ; et cela se faisait sur un char. Le second était dit ovation, et cela se faisait sur un cheval (Ps 19, 8).
Tristesse, infélicité.
La bonne tristesse contriste face à la délectation du péché, et elle doit être continuelle. Cette tristesse de repentir est accompagnée de l'espérance et de l'exercice des bonnes oeuvres. La mauvaise tristesse préoccupe et mène au désespoir ; elle accable et c'est la paresse spirituelle (Ps 37, 7). La bonne tristesse opère la pénitence en vue du salut (Ps 42, 2).
Il n'est de sorte d'infélicité plus grande que celle d'avoir goûté la félicité (Ps 37, 9).
Il y a la tristesse du siècle qui tend à la mort, et la tristesse de la pénitence qui est selon Dieu. Ou bien, il faut dire qu'il y a une tristesse qui est une passion ; et cette dernière imite matériellement la passion, mais elle ne s'abat point sur l'homme sage. Il y en a une autre appelée propassion, laquelle est un mouvement subit (Ps 54, 3).
On peut donner trois raisons pour lesquelles la tristesse est inhérente au soir : la première vient de la disposition extérieure : car le soir est le commencement des ténèbres qui rendent tristes. La deuxième vient de la disposition intérieure, le soir étant le moment de la bile (melancholiae), où l'homme est disposé à la tristesse. La troisième provient de la nature du sommeil. Car le sommeil est le repos des animaux ; c'est pourquoi la tristesse s'apaise par le sommeil (Ps 29, 6).
Au sens mystique, « au soir » de l'ensevelissement du Seigneur ce fut la tristesse, parce que les fidèles pleuraient la mort du Christ. Ou bien, « au soir », c'est-à-dire lors du péché des premiers parents, ce fut la tristesse (Ps 29, 6).
Tromperie.
Ce mot a une double acception. Car il signifie une dissimulation de la bouche, et une dissimulation à l'égard de l'action, puisque l'action ne concorde pas avec la bouche (Ps 16, 1).
Vérité(s).
La vérité primordiale est une, c'est la vérité qui est dans l'intelligence divine (Ps 11, 2).
Il y a une triple vérité créée dans les saints : la vérité de la vie dont parle Moïse : « Souviens-toi que j'ai marché devant toi dans la vérité (Is 38, 3) » ; la vérité de la doctrine : « Nous savons que tu es vrai, et que tu enseignes la voie de Dieu dans la vérité » (Mt 22, 16) ; la vérité de la justice à propos de laquelle il est écrit dans l'Exode : « Choisis d'entre tout le peuple des hommes capables et craignant Dieu, en qui soit la vérité et qui haïssent l'avarice » (Ex 18, 21a). C'est de cette vérité que ce psaume semble parler (Ps 11, 2).
« Dans ta lumière nous verrons la lumière. » Cette lumière est ou bien la vérité créée, c'est-à-dire le Christ en tant qu'homme, ou bien la vérité incréée par laquelle nous connaissons des choses vraies. En effet, la lumière spirituelle est la vérité (Ps 35, 10b).
La loi, car « le commandement [du Seigneur] est une lampe, [et] sa loi une lumière » (Ps 6, 23). Et « ta vérité », c'est le Nouveau Testament (Ps 42, 3).
Il y a une triple vérité créée chez lés saints : la vérité de la vie, la vérité de l'enseignement et la vérité de la justice (Ps 11, 2).
Des vérités diverses dérivent dans les différentes âmes de l'unique vérité divine (Ps 11, 2).
Ces vérités diverses sont diminuées lorsque l'âme s'éloigne de Dieu à cause de ses fautes (Ps 11, 2).
Vierge (bienheureuse).
Le temple de Dieu est la bienheureuse Vierge (Ps 17, 7).
Le Christ a placé son corps dans le soleil, c'est-à-dire dans la Vierge Marie (Ps 18, 6).
La Vierge bienheureuse est la reine et la mère du roi, elle se tient debout au-dessus de tous les choeurs avec un vêtement orné d'or, c'est-à-dire orné de l'or de la divinité, parce qu'elle est la Mère de Dieu (Ps 44, 10b).
La bienheureuse Vierge a contracté le péché originel (Ps 13, 1).
La Vierge n'a jamais péché, ni mortellement, ni véniellement (Ps 45, 6).
Il n'y eut dans la Vierge Marie absolument aucune tache (Ps 14, 2).
Aucune femme `n'est comparée à la Vierge bienheureuse (Ps 44, 17).
Voeu.
Le voeu est un acte de latrie (Ps 49, 14).
Voir aussi : Culte.