1 Pour la fin. Pour Amalech. Intelligence de David. L'insensé a dit dans son coeur : « Il n'est pas de Dieu ».
2 Ils sont corrompus, et sont devenus abominables par leurs iniquités ; il n'en est pas un qui fasse le bien.
3 Le Seigneur, du haut du ciel, a jeté un regard sur les fils des hommes, afin de voir s'il en est un d'intelligent ou qui cherche Dieu.
4 Tous se sont détournés, ensemble ils sont devenus inutiles. Il n'en est pas un qui fasse le bien. Il n'en est pas même un seul.
5 Est-ce qu'ils ne connaîtront point, tous ceux qui opèrent l'iniquité, qui dévorent mon peuple comme la nourriture du pain ?
6 Ils n'ont pas invoqué Dieu, là ils ont tremblé de crainte, là où il n'y avait pas de crainte. Parce que Dieu a dispersé les os de ceux qui plaisent aux hommes ; ils ont été confondus, parce que le Seigneur les a méprisés.
7 Qui donnera de Sion le salut d'Israël ? Lorsque le Seigneur aura détourné la captivité de son peuple, Jacob exultera, et Israël se réjouira.
1 Pour la fin. Pour Amalech. Intelligence de David.
L'insensé a dit dans son coeur : « Il n'est pas de Dieu. »
Plus haut le psalmiste a examiné la méchanceté des pécheurs dans leur attachement au péché ; mais ici il examine leur méchanceté dans leur mépris de Dieu. Le titre de ce psaume est : Pour Amalech. Intelligence de David. Cette histoire est décrite au premier livre des Rois, lorsque David, s'enfuyant, vint vers Achis, roi des Philistins, qui lui donna la cité de Siceleg. Et il arriva que les Amalécites, en son absence, incendièrent la cité ; David enfin les poursuivit et recouvra le butin.
Au sens mystique, par David est signifié le Christ ; et comme on le dit dans la Glose, les Amalécites sont un peuple qui suce le sang, et ils signifient l'Antéchrist et ses satellites qui sucent avec passion les choses charnelles. - « Ni la chair ni le sang ne t'ont révélé ceci, mais mon Père qui est dans les cieux. » Donc on l'entend de leur malice, et à partir de cette dernière ils sont amenés au Christ.
Augustin dit : « Pour Maheleffi », ce qui veut dire « celui qui souffre et qui enfante », et signifie l'Église au sujet de laquelle Jean écrit : « La femme, lorsqu'elle enfante, a de la tristesse, parce que son heure est venue. » Et ainsi ce psaume exprime les tribulations que l'Église endure de la part des méchants de ce monde. Il a été composé par Coré, qui fut l'un des principaux chantres ; et c'est ainsi que ce psaume fut chanté au cours de sa fonction.
De même il faut savoir que ce psaume a été commenté plus haut ; il ne s'agit cependant pas purement et simplement d'un même psaume, ni de tous les mêmes versets, car là le psalmiste décrit le premier avènement du Christ ; tandis qu'ici il décrit l'avènement du Christ au jugement dernier. Et à ce propos il fait deux choses.
I) Il expose d'abord la malice des pécheurs.
II) Puis il décrit le jugement divin : 3 Le Seigneur, du haut du ciel.
I. Concernant la malice des pécheurs il fait deux choses.
A) Il commence par exposer la racine du mal, c'est-à-dire le mépris.
B) Puis il montre ce qui résulte d'une telle racine : 2 Ils sont corrompus.
A. Il faut savoir que la sagesse, si on la considère à proprement parler, diffère de la science, parce que la sagesse concerne la connaissance des choses divines, tandis que la science concerne la connaissance des choses humaines. L'homme insensé méprise la connaissance des choses divines : « Retire-toi de nous ; nous ne voulons pas connaître tes voies. » - « Ils se sont perdus dans leurs pensées, et leur coeur insensé a été obscurci ; ainsi en disant qu'ils étaient sages ils sont devenus fous. » A l'encontre de cette affirmation, Anselme dit que nul ne peut penser que Dieu n'est pas. Il faut dire qu'une chose peut être ignorée en nous de deux manières. D'abord en soi ; puis en nous.
En soi sont ignorées de nous les choses qui portent d'abord sur l'être, comme la contingence, la matière première, le mouvement et le temps. Puis sont ignorées en nous les choses qui surpassent notre connaissance.
Je dis donc que si nous considérons Dieu en lui-même, alors on ne peut penser qu'il n'est pas, et aucune proposition n'est plus connue que celle dont le prédicat est inclus dans le sujet. L'être de Dieu est son essence, et c'est pourquoi cette proposition : « Dieu est », signifie qu'il est parfaitement connu par lui-même ; cependant par rapport à nous l'essence de Dieu ne nous est pas connue, mais elle se fait connaître à travers ses effets, par exemple la providence des hommes bons et mauvais, et de toutes choses universellement, et les miracles de Dieu ; et celui qui dit qu'il n'est pas tout-puissant nie Dieu. Et le psalmiste dit : dans son coeur, parce que le fait que Dieu est dans le coeur de tous vient de Dieu lui-même, et que celui qui en vérité refuse cela, est considéré comme insensé, étant donné qu'il dit que Dieu n'est pas. Ou bien : L'insensé, c'est-à-dire le Juif : « Comprenez, insensés », parce qu'il a dit que le Christ n'est pas Dieu. - « Parce que toi, étant homme, tu te fais Dieu. »
2 Ils sont corrompus, et sont devenus abominables par leurs iniquités ; il n'en est pas un qui fasse le bien.
B. Il est question ici de l'effet de leur malice. De même que la crainte, la connaissance et l'amour de Dieu sont le principe de toute bonne oeuvre, ainsi la suppression de la connaissance et de l'amour de Dieu entraîne la disparition de toute vie droite.
1) Et le psalmiste montre d'abord ce qui résulte de l'accomplissement du mal.
2) Puis de la perte du bien.
1. Il y a deux maux qui en résultent. Le premier est qu'ils sont corrompus. Un corps est corrompu par l'exhalaison de la chaleur naturelle et par la perte de la chaleur actuelle extérieure. La chaleur naturelle de l'âme humaine est Dieu lui-même ; et c'est pourquoi, aussi longtemps que dans l'âme se trouve la connaissance de Dieu, l'âme contient sa propre forme que Dieu a imprimée en elle, c'est-à-dire l'innocence et l'image divine, mais lorsque cette chaleur s'exhale, la chaleur actuelle disparaît, à savoir la chaleur du désir ardent et de la crainte, l'âme s'en trouve alors corrompue et il en résulte que beaucoup rejettent loin d'eux la crainte, l'amour et la connaissance de Dieu, et se corrompent dans les impuretés ; et c'est pourquoi ils sont devenus abominables par leurs iniquités. - « Ils sont devenus abominables comme les choses qu'ils ont aimées. » Et il dit : par leurs iniquités, c'est-à-dire à cause de leurs iniquités,
2. et ils perdent aussi le bien : Il n'en est pas un qui fasse le bien. - « Ils sont intelligents pour faire le mal, mais faire le bien, ils ne le savent pas. »
3 Le Seigneur, du haut du ciel, a jeté un regard sur les fils des hommes, afin de voir s'il en est un d'intelligent ou qui cherche Dieu.
II. Du haut du ciel [il] a jeté un regard. Le psalmiste expose ici le jugement de Dieu contre les méchants.
A) Et il introduit d'abord l'examen du jugement.
B) Puis il montre ce que le juge découvre, car 4 tous se sont détournés.
C) Enfin il ajoute sa sentence : 5 Est-ce qu'ils ne connaîtront point ?
A. Le motif pour lequel ils nient que Dieu est, c'est qu'ils croient qu'en raison de sa sublimité Dieu ne considère pas les choses les plus lointaines : « Ne songes-tu pas que Dieu est plus élevé que le ciel, et qu'il est au-dessus du sommet des étoiles ? Et tu dis : "Mais que connaît Dieu ?" car c'est comme à travers une profonde obscurité qu'il juge. Des nuées le cachent ; il parcourt les pôles du ciel et ne s'occupe pas de ce qui nous regarde. » Mais cela concerne la perfection de sa sagesse parce qu'il est attentif à toutes choses : « Qui est comme notre Dieu, qui habite dans les lieux les plus élevés, et regarde les choses basses dans le ciel et sur la terre ? » Et c'est pourquoi il dit que le Seigneur a jeté un regard du haut du ciel, c'est-à-dire considère les fils des hommes depuis sa hauteur : « Qu'est mon âme dans une création si immense ? » - « Toutes les voies de l'homme sont ouvertes à ses yeux. » - Le Seigneur a jeté un regard du haut du ciel sur la terre. Ou bien du ciel, c'est-à-dire le regard du Christ. Ou bien celui de l'âme du juste. Il cherche parmi les fils des hommes afin de voir s'il en est un d'intelligent, ou qui cherche Dieu. Il y a une différence entre Dieu et les hommes, car les juges de la terre enquêtent sur les actes extérieurs, tandis que Dieu considère le coeur : « Ô Dieu qui sonde les coeurs et les reins. » Il y a deux dispositions qu'il faut avoir à l'égard de Dieu : que l'intelligence se fixe intérieurement dans la connaissance de Dieu et que l'affection tende vers Dieu comme vers sa fin. Aussi dit-il : [il] a jeté un regard afin de voir s'il en est un d'intelligent. Et si on le comprend en l'appliquant au juste, il convainc dans sa douceur ; mais si on le comprend en l'appliquant au méchant, comme on le dit à son sujet : « Il n'a pas voulu acquérir l'intelligence pour qu'il fît le bien », alors il cherche, c'est-à-dire ce qu'il fera pour qu'il parvienne à lui : « Cherchez le Seigneur et votre âme vivra. » Mais le Seigneur regarde, c'est-à-dire afin de voir s'il trouve une malice abondante.
4 Tous se sont détournés, ensemble ils sont devenus inutiles. Il n'en est pas un qui fasse le bien. Il n'en est pas même un seul.
B. Le psalmiste
1) traite d'abord de l'éloignement des pécheurs par la racine du mal ;
2) puis il dit ce qui en résulte. Et voici son explication :
1. A propos de leur éloignement il dit donc que le Seigneur recherche, mais trouve que tous se sont détournés, qu'ensemble ils sont devenus inutiles ; et d'autre part qu'il n'en est pas un qui fasse le bien. Tous se sont détournés de l'intelligence et de la recherche de Dieu : « Chacun s'est détourné vers sa voie. »
2. Il en résulte qu'ils sont inutiles et à eux-mêmes et aux autres. Car ceux qui ne possèdent pas l'amour de Dieu ne possèdent pas la vraie foi ; quelles que soient les bonnes oeuvres qu'ils accomplissent, elles leur sont inutiles en vue de la récompense de la vie éternelle. C'est pourquoi il dit : ensemble ils sont devenus inutiles, c'est-à-dire qu'ils font des oeuvres inutiles : « Quand je distribuerais tout mon bien pour la nourriture des pauvres et que je livrerais mon corps pour être brûlé, si je n'ai point la charité, cela ne sert de rien. » - « Tu as été jeté loin de ton sépulcre ; comme un tronc inutile [et] souillé. »
Et il explique comment ils sont inutiles : c'est parce qu'il n'en est pas un qui fasse le bien, car les actions qui sont accomplies sans la vertu de foi et qui ne sont pas informées par l'amour de Dieu ne sont pas bonnes absolument parlant : « Ce qui ne procède pas de la foi est mort. » Et le fait qu'ils se sont détournés, il le montre lorsqu'il dit : Il n'en est pas un qui fasse le bien, c'est-à-dire il ne s'en trouve pas un qui soit bon. Mais n'y a-t-il pas quelqu'un de bon dans l'univers ? Il faut dire selon une première manière que si on applique cela à la société des méchants, alors nul n'est bon. Selon une autre manière, si on l'applique au sens universel : Il n'en est pas un qui fasse le bien signifie il n'en est pas un qui soit bon par sa propre vertu jusqu'au Christ : « C'est Dieu qui opère en nous. »
5 Est-ce qu'ils ne connaîtront point, tous ceux qui opèrent l'iniquité, qui dévorent mon peuple comme la nourriture du pain ?
C. Plus haut le psalmiste a présenté le juge regardant l'iniquité et l'inutilité. Ici il traite de la sentence du juge.
1) Et d'abord quant à la condamnation des méchants.
2) Puis quant au salut des bons : 7 Qui donnera de Sion, etc.
1. En parlant de la condamnation des méchants il fait deux choses.
a) Il pose d'abord une question.
b) Puis il fait connaître l'intention liée à cette question : Parce que Dieu a dispersé.
a. En posant cette question il fait deux choses.
Il s'interroge d'abord sur le manquement au repentir.
Puis il justifie le mérite du châtiment : qui opèrent.
- Concernant l'absence elle-même de repentir on fera la remarque suivante : il arrive fréquemment aux hommes qui jouissent de la prospérité de ne pas reconnaître Dieu, mais grâce aux châtiments infligés par Dieu ils se souviennent que Dieu est, autrement dit : c'est nécessaire en raison de leur faute : « Le Seigneur s'est fait connaître en exerçant ses jugements. » Et nous en avons un exemple dans l'attitude de Pharaon : « Je ne connais pas le Seigneur. » Et après les châtiments infligés, les Égyptiens dirent : « Fuyons devant Israël, car le Seigneur combat pour eux contre nous. » Et parce qu'il a déclaré plus haut : L'insensé a dit : « Il n'est pas de Dieu », voilà pourquoi il dit maintenant : Est-ce que tous ceux qui opèrent l'iniquité ne connaîtront point, au moins par les châtiments, que Dieu est ? Autrement dit : au contraire ils sauront que nul ne peut infliger des châtiments si ce n'est Dieu.
- Et cela est très nécessaire à cause de la faute qu'ils ont commise. Et ils ont commis une double faute, c'est-à-dire en acte et dans leur disposition. La faute est l'acte de l'iniquité ; et c'est pourquoi il dit : qui opèrent l'iniquité. L'iniquité est à proprement parler le péché contre le prochain, parce qu'elle s'oppose à l'équité. Il souligne cette faute lorsqu'il dit : qui dévorent mon peuple comme la nourriture du pain. La nourriture du pain est régulière et agréable, autrement dit : ceux-ci persévèrent agréablement dans leurs méchancetés et se plaisent à causer des injustices : « Ils ont dévoré la chair de mon peuple ainsi que leurs cadavres, et ont emporté leurs biens. » - « C'est un troupeau dispersé qu'Israël ; des lions l'ont chassé ; le premier qui l'a mangé est le roi d'Assur. »
6 Ils n'ont pas invoqué Dieu, la ils ont tremblé de crainte, là où il n'y avait pas de crainte. Parce que Dieu a dispersé les os de ceux qui plaisent aux hommes ; ils ont été confondus, parce que le Seigneur les a méprisés.
Les pécheurs sont désordonnés dans leur affection de deux manières.
· D'abord par leur mépris de Dieu.
· Puis par leur amour désordonné à l'égard des biens temporels.
· Concernant leur mépris de Dieu il dit : Ils n'ont pas invoqué Dieu, pour deux raisons.
D'abord, parce qu'ils ne croient pas en Dieu : « Comment invoqueront-ils celui en qui ils n'ont pas cru ? »
Puis parce qu'ils croient se suffire à eux-mêmes : « Nos lèvres sont à nous. »
· Concernant leur amour désordonné des biens temporels il dit : là ils ont tremblé de crainte, là où il n'y avait pas de crainte, autrement dît : parce qu'ils ont craint là où il ne fallait pas craindre. Par le mot illic (là) il ne désigne pas le lieu mais la cause. Voilà pourquoi Augustin dit que la crainte est causée par l'amour. Ceux-ci, c'est-à-dire les méchants, ou les pécheurs, n'ont d'amour que celui des biens temporels ; et c'est pourquoi ils craignent seulement les dommages temporels, c'est-à-dire pour un motif sans fondement, à savoir un motif pour lequel il ne faut pas craindre : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et ne peuvent tuer l'âme » ; et c'est pourquoi il ne faut pas craindre la perte des biens temporels, car en ceux-ci ne réside pas à proprement parler notre vrai bien, et il est certain que si nous adhérons à Dieu, cela aussi nous sera donné : « Cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. »
b. Parce que Dieu a dispersé. Ici le psalmiste répond clairement à sa question qui portait sur la manière dont se fait la correction, c'est-à-dire à propos du châtiment. Et il décrit un double châtiment, intérieur et extérieur.
- Il montre le premier lorsqu'il dit : Dieu a dispersé les os de ceux qui plaisent aux hommes, c'est-à-dire ceux qui désirent finalement plaire aux hommes. Par os on entend la force. Or toute force est ou bien corporelle, et cette dernière est anéantie par Dieu ; ou bien spirituelle, et celle-ci est anéantie par le péché. Ces os sont les vertus des hommes bons, voilà pourquoi les os du Christ n'ont pas été brisés sur la croix, mais bien les os des bandits.
Mais il dit : de ceux qui plaisent aux hommes. Est-ce une chose mauvaise de plaire aux hommes ? Il semble que non : « Ne soyez une occasion de scandale ni pour les Juifs, ni pour les païens, ni pour l'Église de Dieu. » De même : « Je complais à tous en toutes choses », dit l'Apôtre.
Il faut répondre à cette objection en disant que si quelqu'un veut plaire à autrui en vue de la vaine gloire, ou d'obtenir une gloire humaine, c'est une chose mauvaise pour ceux qui mettent leur fin en cela, car ceux-ci pèchent résolument en secret pourvu seulement qu'ils plaisent. Mais parfois quelqu'un veut plaire aux autres en vue de les attirer à Dieu ; et alors une telle complaisance est méritoire et bonne ; et c'est dans ce sens que l'Apôtre voulait que nous plaisions aux autres, et c'est ainsi qu'il plaisait lui-même.
- Par opposition le psalmiste expose le châtiment extérieur, aussi dit-il : ils ont été confondus, c'est-à-dire sont confondus, parce que leurs péchés ont été dévoilés : « Les cieux révéleront son iniquité », parce qu'ils ont trompé, et parce qu'ils perdront les biens temporels grâce auxquels ils croyaient obtenir la félicité : « Ils seront confondus grandement. » - « Qu'ils soient confondus ceux qui me persécutent. » Et ils souffraient cela parce que [Dieu] les a méprisés. Sont honorables ceux que Dieu aime : « Tes amis, ô Dieu, sont devenus extrêmement honorables » ; tandis que ceux que Dieu a méprisés ont été confondus.
7 Qui donnera de Sion le salut d'Israël ? Lorsque le Seigneur aura détourné la captivité de son peuple, Jacob exultera, et Israël se réjouira.
2. Ici le psalmiste traite des bons.
a) Et il formule d'abord une question.
b) Puis il donne la réponse.
a. La question est celle-ci : qui venant de Sion sauvera Israël ? Qui ?
b. Le Christ, parce que « le salut vient des Juifs » : donc de Sion, c'est-à-dire des Juifs, et de David, et du cénacle de Sion où les Apôtres ont reçu l'Esprit-Saint, sont venus les prédicateurs du salut. Et cela nul ne le donnera si ce n'est Dieu. Et comment ? Lorsqu'[il] aura détourné la captivité de son peuple. Car le peuple fidèle était en captivité, c'est-à-dire était retenu dans la prison du diable que Dieu détourna lorsqu'il l'ouvrit : « Fais revenir, Seigneur, notre captivité, comme le torrent au midi. »
Et que résultera-t-il de cela ? La joie et l'allégresse : « Quand le Seigneur a fait revenir la captivité de Sion, nous fûmes comme des consolés. » Mais on distingue une double condition parmi les fidèles, c'est-à-dire celle de l'affliction et du couronnement, du mérite et de la récompense ; et dans l'un et l'autre cas il y a la joie. Et la première est la joie due à la participation de la grâce : « Le Royaume de Dieu n'est pas affaire de nourriture et de boisson, mais il est justice, paix et joie dans l'Esprit-Saint. » Et c'est pourquoi il dit : Jacob exultera. - « Mon âme a exulté dans le Seigneur. » Dans la récompense se trouve la joie, commente la Glose. - « Une allégresse éternelle sera sur leur tête ; ils obtiendront la joie et l'allégresse, et la douleur fuira ainsi que le gémissement. » Et c'est pourquoi le psalmiste dit : Israël se réjouira.